Lisa Portelli est une excellente musicienne. Ça lui permet au fil de ses albums d'être aussi à l'aise dans un registre rock, que pop, chanson voire electro.
Lisa Portelli aime expérimenter, chercher sur de nouvelles terres et là encore, elle ne s’en prive pas, son côté artisan lui procurant, sinon un confort de tous les instants, une liberté créative rare en ces temps où le mot industrie prend le pas sur le mot musique. Bref, Lisa Portelli fait ce qu’elle veut et elle le fait bien, très bien.
Ce nouvel album Absens en est encore la preuve et installe un peu plus la musicienne parmi les incontournables de la scène musicale française. Grande fan de poésie autant que de musique, Absens est conçu comme une pièce unique qui raconte une histoire, ou plutôt des histoires autour du sentiment de liberté, de lâcher prise, de voyage. Même si le voyage prend la forme d’une plongée sous-marine, les abysses d’un monde englouti à la rencontre d’Ondine.
"Ondine", qui est d’ailleurs un des morceaux de l’album, est irrésistiblement attirant de par sa prosodie et sa musique electro super entraînantes et hypnotisantes. Car si Lisa Portelli avait déjà un peu posé les guitares sur L’innocence, son précédent album de 2022, cette fois-ci elle va encore un cran plus loin dans l’électro et ça marche diablement bien.
De l’entraînant "Passe des chimères" au plus surprenant "Si haute" sur lequel se mélange du spoken word avec le saxo d’Etienne Jaumet et une rythmique électro qui pourrait presque faire penser à de l’EBM, aucune faute de goût n’est à déplorer. Au contraire, surtout lorsque derrière on se laisse surprendre par la pièce de piano, dans son plus simple appareil, de "Absens".
"A sec" ressort les guitares pour accompagner la voix de Lisa Portelli déclamer un magnifique poème. Parlons en d’ailleurs de la voix de Lisa Portelli. De plus en plus belle, douce, sensuelle. Quelque part entre Stina Nordenstam, Morgane Imbaud et Alison Shaw (Cranes). De la beauté pure, quand bien même chanterait-elle l’annuaire, mais encore sublimée par la qualité de ses textes.
Autre voix remarquable que celle de Nosfell qui chante sur "Granit", autre titre électro en duo aux sonorités encore plus proche de l’EBM, surtout avec l'enchaînement sur "Berceau" que l’on sent plus électro industriel (Lisa Portelli avoue d’ailleurs un hommage à Nine Inch Nails sur ce titre) avec une voix presque méconnaissable qui est d’ailleurs celle d’un autre personnage, celui de Ondine.
L'album se termine déjà avec "Jour blanc" puis "Voilà la mer" qui mettent de côté l’électro pour revenir à l’apaisement de la voix si douce de Portelli, comme un murmure et quelques notes égrénées avec science.
On a beau dire, on a beau complimenter plus facilement la musique d’outre-Manche que la "nôtre" sous peine de chauvinisme, reconnaissons honnêtement que la scène musicale française regorge de pépites et est riche, créative et excitante sans avoir à rougir de la comparaison.
Absens de Lisa Portelli est une réussite, mieux, c’est un grand disque et Lisa Portelli ne cesse de nous épater !
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