
Cela faisait un petit moment que j’attendais cette soirée : le retour de Lofofora à Saint-Etienne ! La dernière remontait un peu (2018 pour moi, c’est pour dire) et la dernière fois que je les avais vus, c'était juste avant l’épisode de confinement que nous connaissons au moment de la sortie de Vanités.
Les revoilà donc chez nous, à Sainté comme on dit et autant te dire que depuis que j’avais mon billet, j’étais excité comme une puce (je n’ai jamais compris cette expression d’ailleurs).
Pour commencer, j’ai pu discuter une minute avec Phil, au stand de merch, parce que c’est l’état d’esprit de Lofofora, une manière de vivre : ils font tout (ou presque). Ils tiennent le stand, ils installent leur matos (certes, avec des techniciens notamment Denis, leur régisseur et ami), ils dessinent leurs pochettes, que ce soit Phil ou Reuno. Reuno qui met un point d’honneur à chaque concert à venir dans la salle écouter des titres de la première partie (c’est important pour la suite) et il n’a pas dérogé ce soir. Tu l’as compris, être punk n’est pas qu’un mot chez les Lofo.
Commençons par Vertex, venu d’à côté : Lyon. J’en ai vu des groupes qui démarraient et qui ouvraient et Vertex est dans le haut de mon classement. C’est puissant comme j’aime. Le groupe de Math Mad Metal (c’est écrit sur leur carte) est venu défendre son premier album : The purest Light, sorti en ce début d’année. Et crois-moi qu’il va bien nous marquer. Je ne manquerai pas de t’en parler plus en détail très rapidement ! Vertex a parfaitement tenu son rôle, celui de chauffer la salle.
Arrive ensuite Lofofora, qui informe son public avec une annonce faite par une voix d’enfant : chez Lofofora, on est là pour passer une bonne soirée, aucune intolérance (homophobe, sexiste, raciste) ne sera tolérée, Lofofora ne fait pas de rappel, ne laisse pas son public dans le noir à se faire désirer, non Lofofora est là pour faire du rock. Vive le rock, bordel de merde ! (c’est eux qui le disent hein !).
Et là commence un tsunami de rock fâché : les titres du nouvel album, Coeur de Cible, sorti en fin d’année dernière et qui est certainement un de mes albums préférés (après Le Fond et la Forme faut pas déconner quand même, mais c’est subjectif, je te le concède), mais aussi des titres plus anciens : notamment "Les gens" et "Dur comme fer", présent sur l’album du même nom. On a eu droit à un Reuno des grands soirs : humour, coup de gueule, et propos très clairs, surtout pour le titre "Macho Blues", titre qui démontre que depuis longtemps Lofofora est sensible et combat les comportements toxiques des hommes vis-à-vis des femmes. Ce n’est pas une posture opportuniste du groupe. Bien sûr, Reuno a le mot qui fait rire, réfléchir et on sent la plume de talent (je suis à peine subjectif). Il rappelle que la dernière fois qu’ils sont venus, c’était pour l’album acoustique Simple Appareil, et chambre le public. Il leur rappelle que le groupe en première partie s’appelle 111 et il arbore même leur tee-shirt (depuis le temps que je vous dit que Lofofora n’est pas un groupe de rock stars qui se la pète).
Même devant un pogo "de poussins" au départ, il a su chauffer la salle et au moment de "Justice pour tous" et "La carapace", crois-moi que la salle a été retournée magistralement (je sais, j’étais dans cette manifestation de joie qu’est le pogo). Un final apocalyptique et surtout le titre que j’ai proclamé comme le meilleur de tous les temps : "Autopilote". Visiblement, le groupe aussi puisqu’il n’est jamais sorti de la track liste nous a dit Reuno.

Reuno qui échange avec le public (et bravo Julien pour ton premier Slam, à même pas 10 ans, c’est lui qui a montré la voie, souvent imité jamais égalé). On voit à son regard que le chanteur prend du plaisir à être là, à chanter, discuter, rire, s’énerver. Il ne fait pas semblant et ça, ça fait chaud au cœur. Daniel à la guitare, Phil à la basse et Vincent à la batterie ne sont pas en reste. Ils mettent toute leur énergie chaque soir pour combler un public où plusieurs générations sont représentées, celle qui était là il y a 35 ans (même Reuno n’en revient pas), mais aussi les plus "récents" comme moi qui a été happé il y a 25 ans et les petits nouveaux. Les enfants qui amènent leurs parents et inversement.
Tu l’as compris, Lofofora (et également Vertex) nous a offert une pure soirée rock-pogo-énergie et ça faisait bien longtemps que votre serviteur n’avait pas kiffé comme ça ! Bon, le vieux monsieur que je suis va se remettre de ses émotions et essayer de récupérer le peu d’ouïe qu’il me reste. Et vive le rock bordel de merde (et là, c’est moi qui le dis !).

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