Spectacle musical sous la direction artistique de Roland Romanelli, avec Corinne Cousin.
Corinne Cousin propose un tour de chant basé sur le répertoire directement issu des fameuses années d'après guerre à Saint-Germain des Prés lorsque que la rive gauche regorgeait de caves enfumées dans lesquelles traînait la fine fleur de l'existentialisme en devenir. Les auteurs ce sont Vian, Prévert, Queneau, Prévert, Brel, Gainsbourg et même Sartre. Ceux qui sont devenus emblématiques et qui ont écrit les plus beaux textes de la chanson française du 20 ème siècle. De vrais textes à chanter mais aussi à interpréter et Corinne Cousin ne s'en prive pas. Sans forcer sur la note "folklorique", dans une mise en espace et des lumières judicieuses, accompagnée par Roland Romanelli, l'accompagnateur de Barbara et Raoul Duflot, le pianiste d'Aznavour, elle offre un vrai spectacle abouti et esthétiquement réussi, ce qui ne gâche rien au contraire.
Alors bien sûr, les aigris pourront dire qu'elle joue sur du velours en choisissant des chansons mythiques inscrites au patrimoine musical français. Mais ce n'est cependant pas source de facilité car ces textes demeurent dans les oreilles de l'inconscient collectif fortement marquées par des interprétations souvent exceptionnelles. A cet égard, certains se souviennent du regard halluciné de Jean-Roger Caussimon chantant "Monsieur William", de la féline Juliette Gréco dans "Si tu t'imagines", des cocasses Frères Jacques avec "La confiture", Boris Vian se chantant lui-même "J'suis snob" ou Montand cabotinant avec "En sortant de l'école".
Mais, comédienne et chanteuse de cabaret, Corinne Cousin ne s'en laisse pas conter et relève le défi. Avec sa voix un rien gouailleuse, elle nous emmène dans un voyage en-chanté avec juste ce qu'il faut de nostalgie pour continuer à faire vivre ces chansons, tout en leur apportant sa patte, les ordonnant selon une trame narratrice qui crée une sympathique interactivité avec le public.
Sans se complaire dans un hier révolu, elle termine son tour de chant avec une chanson dont elle est l'auteur, bien évidemment intitulée "Saint Germain", résolument tournée vers l'avenir.
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