Pièce de Hadrien Raccah, montée par Anne Bouvier, avec Hadrien Raccah, Vincent Barbier et Gina Ndjemba.
1947. Deux émigrants, un irlandais catholique et un juif polonais, et une afro-américaine attendent un bus dans un endroit désert près de New York. Trois destins qui se croisent sur la route du paradis que constituait l'american dream des années 50. Trois jeunes gens qui espèrent que leur vie va changer tout en étant d'une lucidité totale quant à l'improbabilité de cet espoir.
"Terminus", première œuvre dramatique d'Hadrien Raccah, jeune auteur de 22 ans, est une pièce ambitieuse, foisonnante et exigeante, à l'écriture d'une belle maturité.
Cette tragi-comédie s'inscrit à la fois dans le théâtre réaliste américain des années 50, le théâtre de la dérision et le théâtre de l'absurde. On y trouve l'implacable transposition de la réalité et l'humour noir chers à Horowitz, la mise en scène de la souffrance de Beckett et le surréalisme onirique de Dubillard.
Pièce à plusieurs niveaux de lecture mais dont le thème essentiel est le questionnement existentiel et les différents subterfuges que l'individu invente pour contrecarrer le désespoir résultant de l'absence de réponse à la causalité des choses, et notamment à l'interrogation identitaire.
Les trois jeunes comédiens, Gina Ndjemba, Vincent Barbier et Hadrien Raccah sont tout à fait remarquables par l'énergie et la passion avec lesquelles ils incarnent des personnages symboliques assaillis de doutes, à la fragilité terriblement humaine, dans un univers à la fois burlesque, insolite et douloureux. |