Dany Boon signe son premier film, adapté de la pièce de théâtre "La vie de chantier" qu'il a lui-même écrite, et c'est une réussite.

Vol au-dessus du 1er arrondissement de Paris. Il fait beau, et l'on découvre au sommet des immeubles la terrasse verdoyante d'un appartement. C'est ici que vivent depuis une vingtaine d'années Charles (Dany Boon), Anne (Michèle Laroque) et leur fille de 17 ans.

Anne est traductrice de livres, et reste à domicile pour exercer son métier. Charles travaille au service contentieux d'une société de crédits. Avec son collègue, il passe ses journées à conseiller" les personnes endettées afin de le leur éviter la venue des huissiers.

Dès le début, on constate que Charles a un côté radin … très prononcé. C'est quand même rare d'avoir pour lecture de chevet ses relevés de comptes bancaires, non ? Malgré cela, on perçoit chez cet homme une grande sensibilité et surtout un grand cœur, ce qui le rend vraiment touchant.

L'histoire prend tout son intérêt quand sa femme lui reproche d'être plus soucieux de son argent que de sa famille. Charles, qui n'est pas indifférent à ses remarques, décide de lui faire une surprise. Et quelle surprise ! Il veut lui sortir le grand jeu, et le déclic se produit en passant devant une agence immobilière : il lui offrira une maison à la campagne.

C'est à cet instant qu'entre en jeu Jean-Pierre Draquart (Daniel Prévost). Dans le genre agent immobilier malhonnête, on ne peut pas mieux faire. Il propose à Charles une maison, qui malgré l'évidence de l'arnaque, se laisse embarquer. Ajoutez à cela quelques –gros- travaux à effectuer dans la maison, deux ouvriers inexpérimentés (Zinedine Soualem et Laurent Gamelon) dénichés par le fameux agent immobilier pour remédier à cela, et c'est parti pour le cauchemar. La maison du bonheur… n'est pas celle que l'on croit.

Un constat : d'après les réactions des spectateurs dans la salle, le film suscite des réactions et des sentiments bien différents. Soit on rigole des situations - parfois trop - loufoques. Soit on s'imprègne de cet homme, on attend, on s'inquiète car on ne voit vraiment pas comment il pourrait sortir d'une pareille situation. On a presque hâte que le film termine parce que dans le fond, on se doute que ça va bien finir.

En plus d'un scénario efficace, le jeu des acteurs est indiscutable : Dany Boon est touchant dans son rôle de radin au grand coeur légèrement naïf, Zinedine Soualem et Laurent Gamelon à la fois agaçants et attachants... et surtout Daniel Prévost, parfait dans la peau de l'agent immobilier sans scrupules. Il y a bien quelques petites longueurs, mais ce film est plaisant à regarder, et rappelle quelque peu "Travaux, on sait quand ça commence..." de Brigitte Rouan.

Ne pas y aller pour voir un film franchement hilarant, mais film à recommander à ceux qui veulent passer un moment agréable et voir un film sans prise de tête !