Pendant le mondial de football les salles de spectacles sont semble-t-il moins fréquentées.C'est le premier constat que l'on peut faire en ce début de soirée au cours de laquelle se produiront les Lords of Altamont et en première partie, Jetsex.
Jetsex est un groupe français, qui fait du bruit (au niveau décibels en tout cas), qui joue les gros bras et crache de la bière sur le public.
Le public, lui, ça le fait marrer.
De toute façon il fait hyper chaud alors ce n'est pas bien grave, une odeur de plus ou de moins, un peu plus ou un peu moins poisseux, du moment qu'on rigole…
Les plaisanteries les plus courtes étant néanmoins toujours les meilleures, c'en est bientôt fini de Jetsex !
Place aux Lords of Altamont et leur tatouages en tournée de promotion de leur album Lords have mercy.
Pas tombés de la dernière pluie, les 5 gaillards débarquent sur scène sereins et souriants. Après tout dans Hell's Angels il y a le mot "ange" non ?
Dès son arrivé le batteur monte sur la batterie pour saluer la foule, sympathique attention, car ensuite, dans le bruit et la fureur il sera bien difficile de revoir ce garçon tout de noir vêtu, casquette de cuir comprise (oui, on dirait un peu un Village People mais chut, ça risquerait de le vexer, et il est quand même assez costaud voyez vous …) sauf lors de quelques unes de ses autres incartades en devant de scène quand il viendra saluer et accessoirement exploser un de ses fûts tel une chèvre sacrifiée sur l'hôtel de la musique rock.
Car explosion est le mot juste avec ces fous furieux !
Les Lords ce sont 2 guitaristes, 1 bassiste et 1 batteur qui chacun donne le maximum … mais c'est surtout un chanteur claviériste qui bouge tellement qu'il fait passer ses collègues pour des grabataires !
Les Lords of Altamont sont au rock ce que Jon Spencer est au blues ! Tout à la fois caricaturaux, inventifs, incisifs et imprévisibles ! C'est un régal pour les yeux autant que pour les oreilles (si toutefois vous réussissez à éviter l'acouphène avant la fin du concert).
Le superbe et imposant Farfisa rouge Ferrari de Jake Cavaliere devient entre ses mains un jouet d'enfant.
Secoué, soulevé, jeté en pâture au public qui en profite pour composer un solo a 20 mains, remué en tout sens comme un punching ball et escaladé par le chanteur qui se roule dessus, et le piétine, le clavier mythique s'en sort toujours dignement et son rouge vif est la seule touche de couleur de toute la scène avec la batterie de Thomas Sullivan.
Couverts de tatouages, les bras de Jake dégoulinent rapidement de sueur et tel un dément possédé par sa musique, il court, saute, hurle et chante de plus belle …
"Jesus is my boss" est écrit sur sa veste aux multiples patchs.
Ces rois du rock n' roll n'ont sûrement besoin d'aucun dieu pour se faire entendre et soulever les foules comme un seul homme au son de leurs entêtantes et endiablées chansons, à la croisée des chemins des Cramps et d'Elvis, de Jon Spencer Blues Explosion et de Sisters of Mercy… rencontre de genres improbable, surprise garantie et authenticité certifiée pure rock !
A ne pas manquer en live ! Encore plus impressionnant que sur disque. |