Salut Les Copains !
Mareva doit croire à la réincarnation, au karma et aux crèmes anti-rides. Pas antinomique le mélange. Pas plus qu'un premier album fait de reprises des 60' avec du ukulélé dedans, et sans grumeau de surcroît.
Maréva est ex-miss France, compagne du grand Jean-Charles de Castelbajac, femme belle comme un soleil qui se lève, et maligne en plus, au point de se créer une nouvelle identité.
Un avenir d'artiste enfin, après les cérémonies à couronnes volées. Un visa pour la musique par le sommet le plus difficile, celui des covers, et sans filet sur la plupart des titres, puisqu'ici pas de retoner, de vocoder et de compresseur.
La douceur peut-être, comme seul artifice, et cette voix qui claironne en ouverture sur "7h du matin" de Jacqueline Taieb. Comme sur ce "Bang Bang" en duo avec Jacno, sublime reprise de Sonny Bono, repris depuis par Nancy Sinatra, ici métamorphosée en comptine morbide sur fond de ukulélé macabre. Et puis passage au guitar surf sur "Les filles c'est fait pour faire l'amour", sursaut de lucidité et vrai esprit 60' de retour, période Chats Sauvages et Chaussettes noires.
Un rose pastel pour ton d'ensemble "Le temps de l'amour" de Dutronc, "Pourquoi pas moi" en shabadabada ou "La madrague" en clôture) et le ukulélé en subterfuge, Mareva surprend par son faux filet et sa vraie voix, comme sur "Le temps de l'amour" justement, et son orientation tragique. Ca surfe sec derrière, aux instruments, avec la présence de Sylvain Vanot, voire de JC de Castelbajac sur "Miss Hinano" ou Albin de la Simone sur "Les Cornichons" de Nino Ferrer. Encore une fois, c'est avec Jacno que Mareva convainc le plus en reprenant "Ne dis rien" de Gainsbourg, comme un talk over en question/réponse sous tranquillisants.
Un album d'insouciance donc, un brin formaté pour la plage, et pourtant l'authenticité pointe son nez sur l'acétate, le plaisir des mélodies enfantines qu'on chante sous la douche, seul ou à deux. Mareva prolonge le quart d'heure de gloire warholien quelques heures encore. Un disque d'été, de printemps, pour faire du beau avec du vieux, sous le soleil exactement.
Mareva avait un visage. Elle a maintenant une langue. Et une belle paire d'amygdales. |