On a eu celles qui braillaient, la vague des comédies musicales plamondiennes, et puis sont venues les aphones accompagnées inévitablement de leur guitare acoustique (forcément, tout autre instrument risquerait de couvrir la voix).
Et puis Pauline Croze a remis un peu d'intérêt dans le rock féminin en France tandis qu'Anais fait marrer tout le monde.
Ca bouge doucement donc, pas de révolution à la Rita Mitsouko mais une belle avancée donnant enfin à cette fameuse et fumeuse nouvelle chanson française quelques belles réussites féminines à se caler au creux de l'oreille.
Arrive donc ainsi cet été, entre autres Barbara Carlotti, et Mademoiselle K, le premier album de Bless intitulé sobrement … Bless.
S'éloignant des canons de la chanson française à texte, Bless sait jouer de sa plume tendre et émouvante et de ses influences anglo saxonnes savamment injectées dans des chansons sensuelles et douces qui rappellent parfois Autour de Lucie ("Toutes sortes de choses").
La voix douce a bien entendu la vedette sur ce disque, pourtant la musique n'est pas un simple faire valoir et si elle reste parfois en retrait, elle sait aussi surprendre l'auditeur comme sur ce "Dusty dirty duty" au son un peu garage et au texte lui-même en décalage par rapport au ton général de l'album plutôt romantico-dépressif. Texte qui plus est chanté en anglais, comme d'ailleurs un petit tiers de l'album.
L'album comprend également un clip pour "Le plaisir", réalisé par Delphine Gleize à l'univers singulier, qui laisse toutefois à penser que la belle n'est peut-être pas aussi sage qu'elle paraît et que ses textes recèlent quelques traits incisifs.
Suave et mélancolique, à l'image de "Un ange à ma table", cet album sera un parfait compagnon des soirées estivales, passées tranquillement dans la moiteur de la nuit qui tombe… loin, très loin, des odeurs de barbecues. |