Guitares, trompettes et violoncelle au programme pour ce nouvel album de Cursive, groupe américain qui a déjà 10 ans d'existence et encore méconnu en France.
C'est aussi un quatuor punk rock aux compositions redoutablement percutantes et efficaces et aux textes politiquement pas correct servant la cause d'une Amérique de plus en plus massivement anti Bush.
Cela étant, nous ne sommes tout de même pas chez Bruce ici et le rock américain se fait plutôt punk anglais sur ce Happy Hollow. Ainsi les titres sont souvent construits comme des chansons pop sur lesquelles se seraient déchaîner quelques bûcherons en visite dans les studios du groupe. Il en est notamment ainsi sur "Opening the hymnal babies" ou encore "Hymns for the heathen" qui curieusement ouvre et termine le disque.
Sur ces deux titres on remonte en arrière dans les années 90 à la rencontre des Mabuses, formidables groupe anglais aux sonorités et aux compositions aussi tordues que tubesques ("Kicking a pigeon" est un must absolu).
C'est à Weezer que l'on pense ensuite sur "Dorothy at forty" pour le refrain ravageur et les chœurs joyeux contrastant avec un mur de guitare frôlant le heavy metal.
Joyeux, c'est le mot qui revient le plus souvent à l'écoute de ce bien nommé Happy Hollow. "At Conception" et "So So Gigolo" en sont deux exemples flagrants sur lesquels la voix de Tim Kasher, pop à souhait, lutte avec les guitares grasses de ses acolytes.
"Rise up Rise up" finit d'enfoncer le clou avec ses trompettes en tous sens et son refrain fédérateur ! (il faut voir en live le public sauter sur place en hurlant "rise up rise up" !).
Groupe paradoxal donc que Cursive qui pousse le mélange pop/punk jusqu'à la pochette de ce Happy Hollow tout droit sortie de l'univers des Beach boys, les buildings remplaçant ici les plages de sable fin.
Happy Hollow ne révolutionnera encore pas l'histoire du rock, il est juste gentiment frappé et plutôt jubilatoire et c'est déjà beaucoup !
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