Look d'américains moyens, étudiants attardés pour certains (bassiste et second guitariste) les Cursive ne paient pas de mine mais une fois sur scène, le démon du rock qui les habite se réveille aussitôt.
Résultat, 4 types totalement déchaînés sur scène accompagnés d'une section de cuivre, d'un clavier et d'un violoncelle ! Improbable line up pour un groupe de punk rock américain me direz vous … et pourtant, le résultat est à la hauteur de l'encombrement de la scène !
Toutes guitares dehors et tous équipés de protections d'oreilles, les Cursive entament le set sur les chapeaux de roues devant un public relativement clairsemé (soir de foot oblige) mais pour l'essentiel déjà fans.
Pour l'essentiel, ce seront des titres issus du tout nouvel album Happy Hollow qui seront joués ce soir mais également quelques incontournables de leur déjà imposante discographie, puisque le groupe relativement confidentiel en France existe, mine de rien, depuis plus de 10 ans. Et on serait tenté de dire que cela se voit.
Parfaitement en place ces vieux gamins potaches s'éclatent comme à la première heure avec une virtuosité et une aisance communicative.
L'ajout d'une section cuivre et d'un violoncelle apporte également beaucoup à un punk rock que l'on pourrait croire à bout de souffle. Pourtant si "Dorothy at forty", qui semble issue d'une veine que l'on pourrait situer du côté de Weezer, réussit à fédérer et mieux, à surprendre, grâce à sa construction résolument pop et sa "déconstruction" sur scène totalement punk.
Plié en deux et en sueur (il est aussi trempé que s'il était tombé dans la Seine), Matt Maginn joue de la basse comme d'une guitare avec une puissance incroyable tandis que le batteur, les yeux dans le vague s'applique à asséner de puissants coups sur ses fûts.
La section de cuivres malheureusement presque invisible, cachée derrière les spots, n'est pas en reste et sans en faire trop ajoute un vrai style aux compositions notamment sur "Rise up, Rise Up" tube parmi les tubes que l'on croirait exécuter par des Calexico défoncés au crack ! Remarquable !
Cursive fait partie de ces groupes comme le sont Weezer ou Nada Surf qu'il est jouissif de voir sur scène et avec qui le temps passe toujours trop vite. Une réelle et sincère débauche d'énergie, une envie de se faire plaisir autant que de faire plaisir et de superbes compositions servies par une puissance sonore qui vous prend aux tripes.
Voilà la vraie recette d'un concert réussi loin des jeux de lumières et des fumigènes dans des salles de la taille d'une ville.
Pour tous ceux qui étaient devant France-Italie ce soir là, il ne vous reste plus qu'à attendre le printemps pour voir les Cursive à nouveau en tournée européenne. D'ici là il y a fort à parier que vous aurez craqué pour leur nouvel album Happy Hollow.
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