Rares sont les festivals qui, après leur arrêt, avaient fait autant parler que celui de Saint Nolff. Il fallait voir les vieux briscards du rock raconter les concerts de Noir Désir, parler de Nick Cave ou de Muse et de toutes les découvertes qu'ils avaient faites dans cette toute petite commune du monde.
Certains allaient même jusqu'à parler de leurs 7 ou 8 années à Saint Nolff alors qu'il n'y avait eu que 5 éditions.
Après un sursaut en 2002, le festival s'est arrêté, laissant les organisateurs reprendre petit à petit le chemin des concerts tout au long de la saison avec grand succès.
2006, c'est le retour de Saint Nolff dans l'agenda de tout bon festivalier. Et les équipes d'Au Coin du Bois et de Regie-Scene n'ont pas fait les choses à moitié pour une seule longue journée sous le signe de la paix en association avec Greenpeace et avec une affiche plutôt impressionnante qui nous réservera de jolies surprises.
Premiers à fouler la scène No Pasaran, les rennais de Dahlia démarrent leur concert à 14h30 pile.
Premier spectacle d'une longue journée de près de 12h de musiques non-stop. Les trois compères de Dahlia sont, comme à chaque concert, parfaits dans ce genre pop-rock aux mélodies entêtantes portées par la voix bien particulière du chanteur. On se prend à peine à chantonner l'une de leurs mélodies que le groupe redémarre et nous en rajoute une encore meilleure dans la tête.
Cordes, guitares acérées, batterie impeccable, et difficile de ne pas garder en tête ces mélodies pendant les heures qui suivent. Il y aura même un aperçu du prochain album. Nous l'attendons de pied ferme.
Changement de scène et premier concert, avant Pause et les Tryo au complet, d'un membre du groupe en version solo. Christophe Mali, suite à la petite pause de Tryo, propose de jolies chansons seul avec son clavier.
De petits contes, de jolies histoires avec juste un peu trop de discussions avec le public. C'est peut être justement ce que Mali cherche : un vrai spectacle en interaction avec le public plutôt qu'un concert classique. Ce fut de toute façon un petit moment de calme avant la tempête.
Après avoir écumé la plupart des festivals français (champions avec Dionysos de présence sur ces rassemblements), revoici les Wampas qui continuent leur tournée géante avec un joli passage à Saint Nolff.
Didier Wampas est toujours le roi, dans le public, sur un arbre, debout sur sa chaise en plastique ou encore avec une centaine de filles sur scène.
Comme d'habitude avec cette équipe, c'est très facilement l'un des très grands moments de la journée.
Deuxième side project de Tryo, Pause est un melting pot réunissant les membres ou ex-membres d'une bonne demi douzaine de groupes.
Guizmo et Tof se relayent au chant plutôt hip hop tandis que les musiciens donnent un côté très rock à l'ensemble.
Ce n'est pas une Pause relaxante mais plutôt active avec paroles engagées et beaucoup de rythme, sous le soleil de plomb de Saint Nolff.
On a déjà vu Patrice cet été, plusieurs fois, tout comme les Wampas.
Mais comme pour eux, dans un tout autre style, c'est toujours un régal de voir le sympathique chanteur se présenter sur la scène.
Comme à chaque fois son mélange de reggae et pop-rock fait merveille parmi les spectateurs.
On se dandine sur les ballades, on remue sur les chansons plus enjouées et on apprécie le lien entre Patrice et la foule, à l'image de sa descente dans le public pour demander ce que les fans voulaient qu'il joue pour s'excuser de son retard.
Après les deux projets solos des membres du groupe, voici donc le concert exceptionnel de Tryo sur la scène Libertad.
Habitués à répondre présent à de tels événements positifs, les 4 compères retracent quelques uns de leurs nombreux succès en ponctuant chaque chanson de quelques messages politiques et en soutenant l'initiative des organisateurs et la présence de Greenpeace sur le festival en laissant leur président s'exprimer à la fin du spectacle. Mini concert s'il en est, mais très forte impression de la part du public à qui, semble-t-il, ils manquent beaucoup.
Autre grosse pointure de la scène française, Cali revient à Saint Nolff des souvenirs plein la tête.
Après avoir fait un concert mémorable dans le village en 2003, il n'a pas hésité à revenir faire la fête avec les nolféens pour ce retour du festival. Et évidemment, sur scène, il propose du Cali pur jus, distillant ses chansons en jouant de mimiques, en courant sur le plateau et en haranguant la foule acquise à sa cause. Un peu moins magique que sur d'autres festivals, Cali promet tout de même de rester toute la nuit à Saint Nolff.
Retour sur la petite scène avec La Phaze et leur punk-electro déjà remarquée sur de nombreux festivals.
Guitares stridentes, platines, cuivres et le chanteur zebulon qui ne cherche pas à faire retomber la pression mais au contraire animer la foule qui en prend plein les oreilles.
Sûrement le concert le plus percutant de la soirée sur cette scène décidément ouverte à tous les styles.
Encore du rythme et de la fête avec Marcel et son orchestre et leurs habituels deguisements.
Robes à fleurs, perruques originales et un rock festif du Nord ponctué, une fois n'est pas coutume dans ce festival engagé, de propos politiques entre les chansons.
Après le Nord, la Belgique et le duo improbable de Vive la Fête toujours aussi attendu.
La top model et son collègue ex-dEUS proposent toujours leurs niaiseries sous un déluge de décibels prompt à remuer les 15000 spectateurs dans ce lieu unique.
Ahh les invités surprises de Saint Nolff ! Tout a été dit sur le sujet.
D'un passage de Manu Chao pour soutenir Greenpeace, à un concert surprise des Berus (ou d'une partie de leur formation), les rumeurs ont circulé bon train sur les forums et dans les bistrots de la région.
Et finalement ce sont les Billy Ze Kick, toujours vivants et bien en formes qui prendront cette place ô combien discutée.
La soirée se terminera, pour les plus courageux, avec Agoria et Hilight Tribe.
Magnifique renaissance pour le festival de Saint Nolff en ce début du mois de septembre. Mélange de têtes d'affiches musicales et de forum sur la paix, ils ont réussi en une journée à mixer tous les genres. Avec un soleil au rendez vous et une fréquentation maximale, nul doute que l'on n'a pas fini d'entendre parler de cette commune du monde. |