La venue de Vetiver et de la Delenda barbue connection, c'est un peu la bande à bobo qui débarque.
Tuniques indiennes et idoles chrétiennes, groupies élancées bras dessus bras dessous. Un autre regard sur le monde, une autre musique plus proche des racines, le nez moins à l'air.
Et c'est le projet de Andy Cabic, le leader de Vetiver, qui est à l'honneur ce soir, auréolé de son statut de gentleman hippie, avec son backing band.
Si par manque de finesse on voulait associer la musique d'Andy et de son ami Devendra, le live montre d'emblée des disparités évidentes entre Vetiver et Devendra. Plus rongé et rêche, le projet d'Andy sait malgré tout conserver la magnificence 60' des groupes lumineux.
Si les ballades folk de Vetiver, demeurent intimistes, voire, disons-le, souvent linéaires, les compositions çà et là sortent du lot et relèvent l'attention de l'auditoire, notamment sur "Idle Ties", tube folk d'un autre âge.
La voix pure et le regard lointain, Andy s'assume donc en leader moins baba que la troupe, plus orientée folk à textes type Arlow Guthrie sur "No One word". Les chansons défilent et la pesanteur s'installe sur les titres les plus lents comme "Double", chantée d'une voix fluette.
Heureusement, les titres les plus accrocheurs s'avèrent être les plus rythmés, comme ce "You may be blue" salace et blues comme un bon vieux "Creedence". Qui finit en jam à la manière d'un "Suzie Q" qui n'aurait pas vieilli.
Groupe soudé, batteur ressemblant étrangement à Georges Harrison, Vetiver convainc du bien fondé de sa musique.
Jusqu'à l'arrivée surprise de Devendra Banhart en guest un brin attendu, pour deux titres en conclusion d'un bon concert. Juste un bon concert. Qui se clôture dans la bonne humeur avec Vetiver et Devendra chantant à l'unisson des ritournelles baba beatles.
Autant de barbes et de talents réunis en un seul point, le public en aura eu pour son argent. |