Timide et figé comme un cochon en porcelaine, Andy Cabic, leader de Vetiver, renferme également de bien jolies choses. Des pièces lumineuses comme ses ballades d'un autre temps.
L'occasion d'une rencontre avant son concert à la Maroquinerie, qui le verra plaisanter sur les conditions de vie en tournée ("Nous sommes logés dans un hôtel Formule 1, les lits sont tous petits, on n'en peut plus") et jouer détendu devant un public acquis à sa cause.
Rencontre avec Andy, qui nous dit oui, lorsqu'on lui demande si on peut faire la bise aux hippies.
Je vous regardais manger avec votre groupe et celui de Devendra Banhart, et cela donne l'impression d'une grande famille unie, d'un collectif musical réuni par les mêmes valeurs. Comment voyez vous cela?
Andy Cabic : Oui, évidemment, nous sommes tous amis depuis longtemps déjà, mais il ne faut pas se fier aux apparences, cela n'a rien à voir avec la famille campagnarde à laquelle on essaye de nous associer ! Nous sommes amis, nous tournons et passons beaucoup de temps ensemble.
J'ai moi même vécu avec Devendra pendant un certain temps. Tous ces gens sont des frères de cœur mais une fois rentré à la maison je vis seul loin de tout cela. Sûrement que par nos chansons et notre façon de vivre nous semblons assez différent, mais cela va au delà de la métaphore baba-cool que l'on essaye de nous coller.
Devendra est présent ce soir, et je ne peux m'empêcher de vous demander si ce n'est pas un peu frustrant de vous retrouver dans l'ombre de son personnage très médiatique, vous qui en plus avez composé pas mal de chansons avec lui...
Andy Cabic : (Un brin énervé) Non je n'ai aucun souci avec cela, car je défends ici un album personnel, sous un nom différent, Vetiver, sur lequel Devendra a contribué a quelques compositions. Mais c'est avant tout moi à la guitare, seul pour composer, puis l'ajout d'autres membres pour étoffer les chansons. J'adore Devendra, et nous sommes assez complémentaires lorsque nous travaillons ensemble. Je pense sincèrement que mon travail est différent du sien, je suis sûrement plus attiré par le folk traditionnel, et nos inspirations sont également différentes.
Justement, on sent l'envie de retrouver la pureté et l'innocence des 60'
dans votre façon de chanter et composer...Y a t-il eu des références en la matière, comme par exemple The Youngbloods ?
Andy Cabic : Ah j'adore ce groupe! Oui effectivement, sans dire que nous tentons de réanimer le passé et ce qui existait déjà avant nous, oui, j'adore le rock californien des 60', The Youngbloods, America, Crosby Stills, même John Cale, JJ Cale...Toute cette scène. Et puis ce qui me plait également, c'est l'osmose entre paroles et mélodies, un ensemble. Et à ce petit jeu je pense que Leonard Cohen est certainement l'un des meilleurs. Mais pour en revenir au folk, je ne crois pas qu'on puisse réinventer ce style, nous le prolongeons en essayant d'apporter notre sincérité, simplement.
Justement, vous pourriez m'expliquer le sens du titre de ce second album, "Find me gone ?
Andy Cabic : Oh, well. C'est toujours un peu la même histoire des rencontres qui se font et se défont. Le thème des relations éphémères et des départs, des ruptures et le fait de repartir sur la route. Nous tournons beaucoup tu sais! Et "Find me gone", c'est également le prolongement de titres comme "I know no pardon", ce titre qui sur l'album parle d'un homme qui n'arrive pas à pardonner les fautes d'une fille, la quitte, etc... Ce sont des thèmes assez universels au bout du compte. J'accorde beaucoup d'importance aux paroles en général, mais tout doit naître d'abord de la mélodie, d'une partie de guitare.
Et la suite ?
Andy Cabic :
Tourner encore et encore, et se pencher sur la suite des compositions de Devendra, puis les miennes...L'année prochaine est encore bien chargée. Je suis bien entouré ! |