Il semblerait que le folk ait autant sa place dans le 21ème siècle que la voiture à Paris. Trop lent, désuet et dépassé, trop d’énergie et pas le temps de le prendre, le temps. Et The end of history de Fionn Regan ne vous dira pas le contraire.
Il vous racontera des histoires à folker debout, des ballades de mecs qui s’en vont chercher des champignons, des hommes aux yeux d’or, des contes de marins alcooliques…Tout un package d’émotions aujourd’hui anti-moderne, à l’heure des chansons de 3 minutes castées par des chefs de produits.
Aussi, Fionn Regan avec "la fin de l’histoire" fait office de troubadour ou d’histrion folk dérangeant dans le paysage, tout comme Luke Temple quelque mois plus tôt.
Si la défense des animaux en voie de disparition s’avère fort louable, il est hélas dur d’aller plus loin dans le combat pro-folk avec Fionn. Universalité des textes, accompagnements guitare-voix irréprochables…
Ce premier album de Fionn ne fait guère tomber à la renverse dès que l’Anglais n’est pas la langue maternelle. Il faut attendre "Black water child" pour trouver l’harmonie, au propre et au figuré, car inévitablement, guitare+voix+folk donne une addition salée pour l’amateur de rocambolesques histoires passionnantes. En un mot, la limite entre folk et passion est ténue, le rythme devant bercer les storytelling du songwriter.
Par définition, le folk est culturellement anglo-saxon (Guy Béart ou Hugues Aufray en France, forcément…) et matière à clichés pour le critique. Fionn Regan distille pour sa part de bien jolies histoires ficelées au développement incertain mais il est peu probable que l’auditeur moderne prenne le temps de se poser, allumer une cigarette, s’enfoncer dans le sofa en écoutant religieusement The end of history, l’ensemble, trop lisse et uniforme, tuant dans l’œuf quelques compositions au ton relevé ("Noah").
Et pourtant, Fionn a trouvé sur son chemin des rockers, des stars filantes comme Turin Brakes, doués dans la ballade mellow à guitares. Rien n’y fait, rien ne décolle, c’est la Belgique des sentiments, platitude mélodique. Le folk se floque d’un flop effilé pour filles fragiles.
The end of history ? Idéal pour les soirées étudiantes de DEUG en philo avec option Civilisation britannique. |