Un
groupe qui n'a jamais su choisir entre le Lofi de Pavement, le poprock
mélodique et baroque de Mercury Rev et le folk de Neil Young
ne peut pas être foncièrement mauvais.
Nous en avions d'ailleurs eu la preuve avec les précédents albums
de Jason Lyte et ses Grandaddy. Un rock déjanté
et désenchanté, drôle et corrosif.
Avec Sumday, les Grandaddy donnent donc une suite
digne à The Sophtware slump, leur glorieuse, les quelques pseudo
albums plus ou moins officiels de reprises et / ou Bsides et raretés.
Ainsi donc Sumday commence par une intro rigolote avec des bruits d'animaux...
en plastique pour enchaîner sur une chansonnette pop à souhait
et qui ne manquera pas de vous accrocher. "Now it's on" est
en effet un tube en puissance avec sa voix angélique et ses guitares
électriques justement dosées.
"I'm on standy" est du même acabit et "Go
in the go for it" enfonce le clou. Un morceau à la construction
archi classique mais la mélodie, la voix et les petits bruits de synthétiseurs
font pencher la balance dans le bon sens. Ce morceau est d'ailleurs un parfait
exemple de ce mix que fait Grandaddy entre Pavement et Mercury rev. Plus tard,
c'est "Yeah it's what we want" qui nous ramènera dans
ces contrées hybrides. On sera même invité à faire
un petit tour du coté de Neil Young sur "Saddest vacant lot
in all the world", petit morceau folk au piano qui tranche presque
avec le reste de l'album (et qui comme par hasard se trouve en plein milieu).
On pourrait ainsi continuer l'énumération de ces mélodies
accrocheuses sans être conventionnelles, des paroles plein d'humour et
de gravité. "Lost on your merry way" et "Ok
with my decay" valent à elles seules l'achat de l'album.
Du rock américain comme on aime, loin des clichés des bouseux
country ou rock FM, sans pour autant perdre son identité.Tout comme celui
de Granfaloon bus, le rock de Grandaddy impose tout doucement son style
et bientôt la cote ouest n'aura plus rien à envier à la
grosse pomme de plus en plus véreuse.
Un disque réjouissant que l'on se surprend à écouter et
à réécouter et qui nous fait ressortir les précédents
Grandaddy. Un bel exemple de changement dans la continuité pour un groupe
probablement trop méconnu et mésestimé. |