DJ’s set ce soir à la Maroquinerie, avec la venue de Kid Koala pour le lancement de son nouvel album Your mom’s favorite dj, qui sort trois jours après (le 25), ainsi que la participation de Le Son Du Peuple, soit les dj’s du Peuple De L’herbe.
La soirée débute à minuit avec un dj qui installera une sympathique ambiance pendant que la Maroquinerie se remplit. Elle se remplit d’ailleurs tant et si bien qu’il devient difficile de circuler et de respirer une bouffée d’air encore frais. La salle devient rapidement un véritable sauna. L’électro fait déplacer les foules, qu’on se le tienne pour dit.
Bref, après une petite heure de mix alternant drum’n’bass, jungle et samples connus, le dj laisse sa place à la star de la soirée, Eric Sana alias Kid Koala.
L’un des fers de lance de Ninja Tune (le meilleur label d’électro à travers le monde avec Warp notamment) n’est autre qu’un petit asiatique (canadien de surcroît) un peu enrobé, au visage d’enfant, et tout content du super accueil du public parisien.
Pendant près d’1h30, il balance des quatre platines qui l’entoure, son son si particulier. On pourrait parler d’énormes influences jazz, soul, hip hop, séries B, entrechoquées, superposées, triturées, scratchées et pitchées ou finalement, juste relater l’humour et la folie artistique hors du commun qu’il incarne.
Il présente quelques morceaux tirés de son nouvel album, ainsi que des titres phares de sa carrière, qui font réagir le public au quart de tour.
Il entrecoupe ses morceaux de tentatives de phrases en français, très moyennement convaincantes mais touchantes (on les connaît les groupes américains ou anglais qui passent en France tous les ans et qui ne daignent jamais lâcher un mot dans la langue de Molière).
On frôle de verser une larmichette quand il décrit ce morceau calme comme "le préféré de ma maman" (avec l’accent en plus). Le génie des platines est une vraie expérience scénique à vivre. Loin de tenter des démonstrations de scratchs (chose qu’il maîtrise parfaitement quand même), il sort de ses platines des sons hallucinés et hallucinants. Il imite par exemple le bruit du moustique avec une troublante ressemblance.
Un vrai style à part, qui justifie son succès mondial. De plus il paraît ravi d’être là, multipliant les sourires et les remerciements.
Sans être une bête de scène, Kid Koala arrive à se mettre le public dans la poche avec une attitude d’une simplicité touchante mais trahissant une authenticité à toutes épreuves.
Il reviendra pour un rappel du feu de dieu, où il mixera tout d’abord "Reign in blood" de Slayer (hymne trash métal par excellence), puis le "Killing in the name" de feu Rage Against The Machine, avec de la grosse drum’n’bass qui tâche…waouh.
Deux titres très loin de son univers, qui déclencheront des soubresauts dans la fosse, comme quoi la frontière entre les genres est mince et les gens ont des goûts plus variés qu’il n’y paraît. Kid Ko se retire sous les acclamations de du public…Magique.
Ce sont ensuite les deux dj’s du Peuple De L’herbe, Le son du peuple, qui prennent possession de la scène pour plus d’une heure de mix de jungle, drum’n’bass, electronica, hip-hop…
La fosse se désemplit un peu, et l’air devient plus respirable même si la chaleur reste étouffante.
Beaucoup moins personnelle que la musique de Kid Koala (qui s’apparente véritablement à du bricolage sonore), celle du Son du Peuple sample beaucoup plus de choses connues.
Les Beastie Boys, Amon Tobin, Aphex Twin, Le Livre De La Jungle (oui cette chanson chantée par le roi de singes souvenez vous)… autant de références empruntées et fortement appréciées du public.
Ca danse, ça boit, ça rigole, la bonne ambiance est de mise.
On ressort de la Maroquinerie vers 4h30 du matin, en sueur of course, mais surtout terriblement content de cette soirée.
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