Du post-punk avec un zeste de Talking Heads !!
Tous les groupes britons sortis ces deux dernières années sonnent post-punk/rock pré-new wave portant haut l’héritage de Gang Of Four et autres chevaliers de l’époque ... Des chansons portant des noms de nombre !!
Whirlwind Heat a déjà fait le coup avec des noms de couleurs sur leur premier album en 2003 ... Trois mecs et une nana !! On ne compte plus les groupes mixtes apparus ces dernières années : Yeah Yeah Yeahs, Subways, Kills, Go Team …
Inutile de continuer, tout le monde aura compris : sur le papier, rien ne semble démarquer ¡Forward, Russia! de leurs petits copains … Et pourtant, ce premier album Give Me A Wall mérite mieux qu’une écoute hâtive.
Petits farceurs, ces ¡Forward, Russia! n’ont évidemment pas de grande tante habitant encore en Europe de l’Est à l’instar de ces déjantés d’Agaskodo Teliverek, mais sont la nouvelle next big thing en provenance de l’excellent vivier actuel de Leeds (Kaiser Chiefs …).
Petite concession cependant à l’ex-bloc communiste, nos quatre jeunots arborent un look assez inattendu (fringues improbables et dépareillées, cheveux gras) que n’auraient pas renié une jeunesse pleine de rêves d'Occident au milieu des années 80. Au rang des bons points à mettre au compte de ¡Forward, Russia!, il convient de ne pas oublier le génial logo du groupe (évidemment élaboré à partir de points d’exclamation) exhibé en toute occasion : pochettes de disques, T-shirt de scène …
Dès la première écoute, Give Me A Wall explose à la face de l’auditeur, distribuant des uppercuts à qui veut bien les recevoir. La quasi-totalité des morceaux sont gorgés de synthés, rageurs, agressifs et éructés à une cadence infernale par le préposé aux vocaux Tom Woodhead.
Parmi les grandes réussites, on citera l'impeccable paire de simples "9" et "18", "16" ou encore la délicatement vénéneuse et bien nommée "11".
D’un autre côté, on peut légitimement reprocher à ce premier essai d’être auditivement épuisant sur la longueur ou d’avoir privilégié (involontairement ?) une certaine monotonie musicale mais voilà, quoiqu'on en dise ¡Forward, Russia! emporte le gain du match (au points certes et non par KO) grâce à une incroyable énergie portant haut ce premier essai.
Et a priori, cela risque d'être peu à côté de ce que les spectateurs de la prochaine édition des Inrocks Indie Club vont prendre la semaine prochaine à la Maroquinerie !!
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