Cet été, lors de la Route du Rock, Mogwaï m’a collé l’une des plus grosses claques scénique et musicale de l’année. Sans avoir besoin de prononcer un mot, en dehors des textes de leurs morceaux, les écossais m’ont cloué au sol avec un set hypnotisant de bout en bout. Autant vous dire que quand j’ai vu cette date à l’Olympia, je n’ai pas réfléchi une seule seconde.
Pourtant habitué des salles parisiennes, c’était la première fois que je mettais les pieds dans le cultissime Olympia. Avec tous ses tapis rouges et ces affiches de Garou, l’endroit est pour le moins cossu. Le prix de la bière n’y est pas trop prohibitif par rapport à des salles plus modestes de la capitale (Elysée Montmartre, si tu nous entends…).
On entre dans la salle au son d’un dj qui a pris place derrière son ordinateur. Pendant près d’une heure, l’Olympia sera secoué de l’intérieur par un énorme et écrasant son de basse. Le genre de son qui vous fait vous gratter le bout du nez toutes les deux minutes, comme s’il vibrait tout seul. Les longues plages entre électro le plus dépouillé et musique progressive jusqu’au boutiste, finissent par éloigner une bonne partie du public, préférant allant s’hydrater au bar.
Vers 21h, les écossais montent sur scène.
Les vigiles nous préviennent : nous ne pouvons rester dans la fosse à photographes que trois chansons. Je passe donc le début du show à batailler sec pour tirer quelque chose de convenable de la purée de pois qui enveloppe la scène.
Le groupe utilisant des stroboscopes, il est interdit de se servir de flash. Et autant dire que faire des photos sans flashs avec un tel nuage de fumée artificielle sur scène, il y a plus simple.
Je passe donc les trois premiers morceaux concentrés sur mes photos. Une fois repassé du côté de la foule, j’essaie de rentrer dans le show. Est-ce le fait d’avoir "loupé" trois morceaux, mais je peine terriblement à me mettre dans le bain.
La musique à beau être belle et envoûtante, cette sensation de s’abandonner totalement à la musique ne me submerge pas comme ce fût le cas cet été à Saint Malo. Et puis comme par hasard, les lumières deviennent belles et la fumée cesse d’abonder (idéal pour prendre des photos).
Après une bonne demi heure, "Auto rock", qui ouvre le dernier album du groupe, Mr Beast, commence à me faire réellement entrer dans le concert. Sans égaler l’intensité de cet été, la beauté et la puissance du post rock des écossais me prennent aux tripes.
Dieu que c’est beau de jouer une musique si simple (dans son aspect technique) mais si travaillée dans ses arrangements et ses montées vertigineuses. Même si l’un des trois guitaristes passera la moitié du concert à se battre avec sa guitare pour la faire marcher correctement, le son des écossais n’en pâtitpour autant.
Les titres s’enchaînent et un constat s’impose, Mogwaï est un sacré bon groupe, qui a vraiment apporté des choses à la musique, et qui mérite amplement son succès.
Après un rappel dédié à Zinedine Zidane (le groupe ayant réalisé la bo du film consacré au footballeur, rien d’étonnant), le groupe part sous les ovations du public.
Etait-ce le fait d’avoir touché un point presque inégalable de classe et de beauté cet été, ou le fait que j’espérais quelque chose de trop, toujours est-il que cette prestation ne m’aura pas autant retourné que cet été.
Ce concert reste quand même objectivement un très bon concert de Mogwaï, dans une salle mythique qui plus est. |