Elle est belle Elli et quand elle arrive sur scène, tout sourire, le public lui est déjà acquis. Le Medeiros show peut commencer.
Dans son pantalon informe et trop grand et son t-shirt mité, elle a pourtant une sacrée allure avec ses cheveux longs que d’aucuns pourraient facilement comparer à une crinière au détail près que les lionnes n’ont pas de crinière.
Lionne ou pas, il suffit de la voir chanter pour se rendre compte qu’elle n’a rien perdu de son allant et de sa superbe d’il y a quelques années déjà, du temps du punk et des Stinky toys.
Les musiciens dans une formation assez classique (guitare, basse, batterie, claviers) sont très efficaces mais totalement effacés sur la scène et quasiment plongés dans le noir. Discrétion du groupe mise au profit d’une chanteuse en pleine lumière, bondissante, gesticulante et hurlante et visiblement plutôt enchantée d’être sur scène.
Musicalement tout commence pour le mieux. Ce que l’on peut appeler un "gros son" envahi rapidement le Nouveau Casino. Un peu lourd, dynamisé par des rythmes électro, très rock en somme.
Pourtant quand Elli entame le chant on est un peu déçu il faut bien l’avouer. La voix n’est pas si incisive qu’on l’aurait souhaité et malgré les mimiques dignes d’une chanteuse de blues, le son qui sort de la bouche de la plus belle punk de Paris laisse un peu sur sa faim.
Du coup malgré ses efforts sur toute la première partie du set à essayer de jouer tour à tour à Chrysie Hynde, Marianne Faithfull ou Nico, il manque ce petit quelque chose, ce déclencheur impalpable et pourtant indispensable pour faire basculer un concert sympa en un concert mythique.
Sur "Toi mon toit" bien sûr c’est une autre histoire. Bien que dans une version électro rock remarquablement bien remise au goût du jour et qui démontre que cette chanson n’a pas pris plus de ride que Elli elle-même. Toujours sautillante et radieuse mais qui n’arrivera cependant pas à totalement charmer le public qui restera curieusement fort statique.
La seconde partie du set sera plus électro et toujours d’un rythme soutenu. Infatigable, Elli Medeiros bondit comme un diablotin hors de sa boite, mime une danse orientale et occupe l’espace autour d’elle avec de grands gestes élégants façon arabesques.
Et si tout le monde n'avait pas compris que Elli est toujours aussi sexy elle reprendra même dans une version, reconnaissons-le, assez bonne, le célèbre "My heart belongs to daddy" de Cole Porter notamment chanté par une certaine Marylin Monroe en son temps.
Le reste des titres sera sans surprise avec un mélange de nouvelles compositions et de vieux titres des Stinky Toys portés par l'énergie de la musique.
Un concert élégant, un concert rock et un concert nostalgique, assurément, mais pas un concert aussi efficace que l’on aurait souhaité pour fêter dignement le retour de nos jeunes années et celui d’une icône de cette époque bénie au côté des Daniel Darc, Jacno et autres punk de l’ancienne "nouvelle scène française" !
Punk not dead … parait il…
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