Des années 40 avec Ray Ventura et ses Collégiens au succès spectaculaire de Chambre avec vue en 2000 et ses deux millions d’albums vendus, Henri Salvador est un exemple unique de longévité dans la chanson française avec des registres aussi différents que la chanson douce "Le loup, la biche et le chevalier" et "Mimi petite souris".
Pour ses bientôt quatre vingt dix printemps Henri Salvador avoue s’être offert un disque "salvadorien" - bossa, swing et jazz - pour crooner impénitent dans la lignée d’un de ses anciens titres "Cherche la rose" chantée en duo avec Caetano Veloso.
Mis à part les reprises en français de "Hallelujah I Love Her So" de Ray Charles chantée en français et du sublime et inégalé "Eu sei que eu vou te amar" de Tom Jobim et Vinicius de Moraes chantée en duo avec Gilberto Gil, il s’est chargé d’écrire des mélodies sur mesure qui collent à sa voix langoureuse.
De Montparnasse ("J’aurais aimé") à la péninsule italienne ("Italie") en passant par son île sous le vent ("Dans mon île"), du bar du paradis perdu quand l'amour n'est plus ("D'abord") aux doux souvenir des amours passés ("Les amours qu’on délaisse"), Henri Salvador convie à un voyage mélancolique et nostalgique au charme suranné
Cela donne Reverence un album velouté qui berce l’oreille mais qui balance aussi avec le swing jazzy de "L’amour se trouve au coin de la rue" dans les paroles duquel on retrouve les thèmes chers à son auteur Eddy Mitchell.
Mais pour Henri Salvador "La vie ça se vit jusqu’à en crever" ("La vie c'est la vie") et par révérence ne faut-il pas entendre, plutôt qu'un adieu, un salut respectueux à la vie ? |