C’est dans le cadre des Inrocks Indie Club que nous venons voir - comme leur nom ne l’indique pas - les anglais de ¡Forward Russia!. A l’écoute de leur album Give me a wall, on se doute qu’aucun candidat à la narcolepsie ne pourra se taper de petite sieste ce soir devant la scène de la Maroquinerie.
Mais d’abord, comme la tradition des Inrocks le veut, la soirée commence par un 1er groupe français (qui chante en anglais), In the Club.
Ça sonne comme du rock briton d’aujourd’hui, avec de jolies mélodies s’énervant toujours un petit peu. Tout ceci est très sympathique pour une mise en bouche. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les 4 garçons de In the Club (Chakib au chant et à la guitare, Joe à la basse, Simon à la guitare et Hervé à la batterie) font partie du cru 2006 de la compilation CQFD des Inrocks.
Viennent ensuite les anglais de New Young Pony Club. Un groupe sexy qui n’est pas, pour une fois, uniquement composé d’éléments masculins.
NYPC, c’est une chanteuse Tahita (à la coupe de cheveux moitié Sigourney Weaver dans Alien 3, moitié Diana Ross), Sarah à la batterie, Lou aux claviers, Andy à la guitare et Igor à la basse (charmant mélange de Kurt Cobain et de Polnareff). Si on compte bien, cela fait donc 3 filles et 2 garçons.
Ne vous attendez pas à un excès de tendresse, car avec NYPC on trouve plutôt des sonorités croisant disco, punk, new wave et un chouïa d’éléctro. Cocktail extrêmement dansant… c’est d’ailleurs Tahita la chanteuse qui nous montre l’exemple du dandinage sur musique sympa.
Une fois n’est pas coutume, les membres de ¡Forward Russia! font eux-mêmes leur balance sur scène, ce qui nous donne un aperçu de leur désormais célèbre uniforme, à savoir le T-Shirt aux points d’exclamation (¡!). Ces allées et venues des membre du groupe rendent hystérique une jeune demoiselle à l’arrière de la salle, qui hurle telle une Drew Barrymore sur le point de se faire égorger façon Scream.
Les lumières s’éteignent, la salle est pleine, la fosse sur les starting-blocks. Le 1er morceau, "Thirteen", démarre en même temps que le 1er pogo.
Ça envoie sévère, Tom Woodhead au chant, complètement survolté, donne le ton avec sa voix haut perchée, rageuse et puissante. Cette folie scénique nous rappelle celle d’un certain Alex Erbert d’IMA ROBOT.
Au 2ème morceau, "Fifteen Part 2", tout le monde est déjà en sueur. Tout le set se déroule ainsi, Whiskas à la guitare n’a rien d’un gentil minou, il balance de gros riffs ravageurs.
Rob Canning à la basse, ruisselle d’énergie sous ses longs cheveux blonds.
Avant que "Sixteen" ne commence, Whiskas fait une dédicace à son pote du merchandising présent dans la fosse, et qui à son tour pour marquer sa gratitude, entamera un pogo d’anthologie (aïe mon pied).
"Sixteen" donc, fabuleux morceau qui met en avant la blondinette punkette Katie Nicholls, segmentant le rythme par de gros coups de batterie et de hurlements. ¡Forward Russia! aime les ruptures et les boucles.
Suit "Fifteen Part 1", rythmiquement tout en hauts et en bas, ce qui confère à ce titre une originalité et une énergie hors du commun. Le show laisse peu de répit au public. Sueurs et emberlificotage de fil de micro autour du cou sont désormais notre lot.
Le set se finit avec une salve de bons riffs Whiskasien sur "Eleven". C’est l’heure du rappel. "Fourteen". Un dernier morceau explosif qui finit de nous achever et surtout de nous convaincre que ¡Forward Russia! est définitivement un groupe de scène.
A peine 1 heure de concert suffit à prouver que ce jeune quartet de Leeds va très très bientôt exploser à la face du monde (de la France d’abord). Du post-punk inventif et survitaminé (vous l’aurez compris) avec des compositions n’excédant que rarement les 4 min pour plus d’efficacité.
On a vraiment aimé ce qu’il se dégageait ce soir (en plus de la transpi).
De l’originalité, de la force, de la bonne humeur et puis surtout, on a vu des vrais gens s’éclater à faire ce qu’ils font (d’ailleurs très bien).
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