Comédie de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, mise en scène de Michel et Guylaine Laliberté, avec Charlotte Boimare, Olivier David, Marielle Lieber-Claire, Stéphane Godin, Michel Laliberté et Laurence Porteil
C’est presque devenu un institution : la pièce écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri se joue toujours sur les planches parisiennes. Au théâtre Essaïon, on retrouve les démêlés des cinq personnages du mercredi au samedi à 21h30.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’histoire (puisque cette pièce a été créée en 1991 et a déjà fait l’objet d’un film sorti en 1993), "Cuisine et dépendances" dépeint les comportements sociaux, parfois intéressés, souvent en quête de reconnaissance, de cinq adultes à l’aube de la quarantaine. Ils étaient amis, ils se l’étaient sans doute promis pour la vie, mais des démêlés sentimentaux au sein du groupe les ont éloignés les uns des autres.
Ils se retrouvent dix ans plus tard au cours d’un dîner où la cuisine se révèle le lieu de beaucoup de confidences, d’incompréhensions et de (re)découvertes plus ou moins frustrantes…
Cette décennie a creusé et alourdit leur personnalité. Charlotte a épousé un ancien de la bande qui est devenu une vedette de la télé. Elle se rend chez Martine et Jacques pour un dîner où elle retrouve Georges, avec qui elle était sortie auparavant. Participe aussi à ces "joyeuses" retrouvailles, Fred, le frère déluré de Martine qui épice dangereusement le dîner.
Les conversations font ressurgir le passé et débattent du présent : les invités au salon sont au coeur des débats en cuisine et les plats ont parfois un petit goût de brûlé…
Voir ce qui se passe dans les coulisses, c’est ce qui fait la force de cette pièce. Le texte est juste et les situations troublantes de réalisme. Envie, superficialité et faiblesses se découvrent au détour des situations et des discours de chacun.
Pour ceux qui ont vu le film et ont été marqués par les interprétations inoubliables de Zabou, Darroussin ou encore Bacri, cette pièce peinera à les leur faire oublier et n’apportera pas grande nouveauté. Les autres découvriront avec plaisir cette comédie grinçante nourrie de dialogues pertinents et drôles.
Mention spéciale à Laurence Porteil qui incarne une Charlotte à la fois forte et attachante. |