Un double cd, 32 titres, 15 ans d'existence et une BO !
Voilà à quoi se résume cette double sortie de la bande originale du film "Bye Bye BlackBird" et de Stillness Breathes, compilation de titres du groupe Mercury Rev en l'honneur de 15 années au service de la pop psyché et du rock indé, à moins que ce ne soit l'inverse.
Le groupe mené de main de maître (recouverte de diverses bagouzes largement mises en évidence sur la pochette du disque) par le charismatique autant qu'inquiétant Jonathan Donahue propose donc actuellement dans les bacs 2 albums différents. Différents étant un doux euphémisme tant les deux univers de ces disques sont différents.
Tout d'abord il y a la double compilation Stillness Breathes, qui propose hormis une rétrospective de 14 titres de la carrière du groupe, un deuxième cd contenant quelques 18 faces B, voire inédits donc quelques reprises bien senties.
Le tout constituant un joli résumé pour le fan et une sacrée belle claque pour le novice qui découvre en l'espace de 32 titres un univers à part dans le monde du rock.
Le premier cd reprend donc l'essentiel, de Car Wash Hair à Opus 40 autrement dit du plus expérimental et psychédélique jusqu'au plus produit, arrangé et ambitieux du groupe. Car en effet si parfois la rupture est sévère entre un titre et un autre, il reste que ces 14 titres laissent peu d'ombre au tableau et permet de découvrir toute l'étendu de l'univers, du talent et de l'évolution du groupe au fil du temps.
Aujourd'hui super groupe, avec un leader à la limite de la mégalomanie (en tout cas sur scène), les Mercury Rev n'ont peut être plus rien à prouver mais une telle évolution en 15 ans prouvent qu'ils savent se remettre en question et ne se sont jamais réellement reposés sur leur lauriers.
Le second disque est plutôt une sorte de document avec quelques face B mais surtout un bon nombre de reprises plus ou moins inattendues mais néanmoins réussies.
On retrouve ainsi "It's a man's man's world" de James Brown mais aussi en vrac Johnny Cash, les Beattles, Alan Vega et encore d'autres.
Mais l'actualité de Mercury Rev c'est également un film réalisé par Robinson Savary (fils de... merci pour lui) avec James Thieree (petit-fils de ...
merci pour lui) intitulé "Bye Bye Blackbird" qui à donné naissance au disque intitulé Hello Blackbird.
Mercury Rev signe ici une bande originale complète (rapellons que la légende veut que le groupe se soit formé à l'origine pour produire des bandes sons pour des films expérimentaux). Quasiment entièrement instrumental, Jonathan Donahue s'efface donc discrètement et se fond totalement avec le reste du groupe. La mégalo est donc de retour au placard, ce qui en soit constitue déjà une demie surprise.
L'autre surprise étant que Mercury Rev se prend lui même à contre pied. En effet, Hello Blackbird sonne réellement comme une BO et pas comme une compilation de titre de Mercury Rev. Qui réussit l'exploit de s'effacer totalement au profit de la musique sans imposer son identité sonore pourtant assez forte.
Pas de surproduction, pas de superposition d'instruments jusqu'à l'écoeurement. Ici la musique est au service de l'image, la place n'est pas faite à la rêverie comme dans le reste de la production du groupe. Même si bien sûr ceux qui n'auront pas vu le film, et donc ne pourront pas faire coller d'images concrètes sur les titres, pourront laisser parler leur imagination débridée (d'autant que l'album est quasiment vide de tout texte) sur ces 21 titres assez contemplatifs.
Ce disque ravira quoi qu'il en soit les amateurs du film tout autant que les fans de Mercury Rev qui sauront se retrouver, à n'en pas douter, sur Stillness Breathes.
3 cds, plus de 50 titres, quelques plages vidéos agrémentant Hello BlackBird, autant de raisons d'investir dans une des valeurs sûres du rock américain !
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