Quelle cruelle désillusion … La fête a été gâchée. Tout d’abord, André n’a pas fait le déplacement : cette promo seulement assurée par Neman et Yaya n’avait donc rien d’un malencontreux hasard.
Dire que cette soirée aux allures de consécration s’annonçait sous les meilleurs auspices ... Leur plus grande salle parisienne jusqu’alors, pleine à raz bord. Un public des plus enthousiastes, réactif à la seconde. Une ribambelle d’invités : Turney Cody à la basse, Lisa Li-Lund et Baby Skin aux chœurs, Etienne de Zombie Zombie au saxo, Dr Schonberg de Berg Sans Nipple aux percus et trompette.
Jusqu’ici tout va pour le mieux, mais ce soir, c’est bien l’absence d’une tête de l’hydre Herman Düne qui est à déplorer. Rien de moins. Définitivement ? Nul ne sait, André a pour l’instant choisi de faire un break après l’enregistrement de l’album : sans promo ni concerts.
Dur à avaler. Il faut néanmoins se faire à cette idée : une partie du répertoire ne sera pas jouée ; le set se résumant à David-Yvar Herman Düne jouant ses chansons d’Herman Düne. Au milieu de cette confusion, on en oublierait presque qu’il s’agit de la première date de présentation de l’album Giant.
Réalisé chez Source avec plus de moyens, ce nouvel opus s’éloigne logiquement des productions lo-fi des débuts ; l’ajout de cuivres et de chœurs conférant à l’ensemble un côté pop assez inattendu.
Du coup, la majeure partie des anciens titres subissent un traitement similaire, sans en sortir spécialement grandis ("With A Fistful Of Friends"). Les musiciens donnent l’air de beaucoup s’amuser, mais cet entrain sonne excessif comme pour masquer une certaine fébrilité.
Crispation face à l’enjeu devant une audience si importante, absence d’André, peur de décevoir les fans de toujours venus en masse ? Qu’elles semblent loin cette assurance et cette stupéfiante efficacité du Point Ephémère au printemps 2005. Intouchable, auteur d’un set concis, le groupe avait alors trouvé la formule magique, un disque parfait sous le bras.
Retour à la Cigale, David se démène comme un beau diable, portant littéralement le show sur ses épaules (titres exécutés en solo, virtuosités vocales …) s’improvisant alors seul leader du groupe … "My Friends Kill My Folks" réclame un spectateur ! Mal parti pour qu’on l’entende ce soir … Episodiquement, le groupe retrouvera néanmoins (en formation réduite) la puissance de la tournée précédente sur l’imparable "Not On Top" ou sur le noisy-pop "Walk, Don’t Run".
Quoi dire de plus ? Pas foncièrement raté mais en tout cas loin en dessous des espérances … |