Il y a un mois, en rentrant de ma Bretagne chérie pour venir travailler dans la stressante, chère et crasseuse ville de Paris, j’ai doublé sur l’autoroute A 10 une 205 avec un sticker Sub Pop sur la lunette arrière. Mine de rien, ça m’a mis du baume au cœur cette histoire.
Au volant, un trentenaire comme moi qui a du connaître ses premiers émois musicaux avec Nirvana, Tad, Pond, Sunny Day Real Estate. Je lui aurais presque fait signe pour boire un godet à la prochaine station, mais j’aurais eu l’air con. Imaginez que le type ait eue la voiture d’occase…
Et là vous vous dîtes ; ça y est JP va nous ressortir une anecdote de 90 et va nous jouer la carte nostalgie… D’abord oui je suis nostalgique des années 90 et je vous embête !!!!. Cette fois non pas d’anecdote, juste cette petite tranche de vie pour parler du label qui m’a évité de finir fan de je ne sais quelle daube musicale en jouant au foot le dimanche à la JS Andel avec des cons qui à l’époque salivaient à la sortie des Dance Machine…
Peu de chance que les intéressés se reconnaissent, pas du genre à lire ce genre d’articles. Moi pendant ce temps là, j’écoutais Sebadoh peinard dans le fond du bus qui nous emmenait au match en pensant à Stéphanie. (Tout compte fait petite anecdote quand même).
Même si je ne suis plus aussi enthousiasmé par les actuelles signatures du label, il faut reconnaître que Sub Pop a très bien négocié le virage post Nirvana, même si il y a eu des années sans… Et puis le logo Sub Pop donne toujours une irrépressible envie de jeter une oreille. Parfois on est déçu, mais on aussi la chance de tomber sur des perles rares.
Oxford Collapse fait partie de la dernière catégorie… On ne sait pas grand chose sur ces New Yorkais (Brooklyn précisément) qui ont à leur compte un seul album (Some Wilderness) sorti en 2003. Un autre détail met l’eau à la bouche "Produced By John Agnello". Qui est ce John Agnello ? Producteur de Sonic Youth, Dinosaur Jr et même… Sylvain Vanot (personne n’est parfait et faut bien bouffer…).
Oxford Collapse trouve le parfait compromis entre les guitares post punk de Mission Of Burma tout étant capable de savantes mélodies pop qui font mouche. En bref Ces gandins revisitent avec talent toutes les bonnes vieilles ficelles du rock yankee des années 90.
Guitares revêches au service de mélodies pop irrésistibles, alternance de moments calmes et tendus. On retiendra "Please Visit Our National Parks" ou encore l’imparable "Let’s Vanish". On croise même le spectre de Pavement sur "Forgot To Write" : Guitares bancales et claudicantes, falsetto à la Malkmus… Sans prétention, nullement révolutionnaire.
Réconfortant, comme un p’tit bonbon Werther’s au caramel… |