Roman d’Henry de Montherlant mis en lecture parKarine Laleu avec Karine Laleu, Pauline de Meurville et Idriss.
Dans le cadre de "L’intégrale Montherlant" du Théâtre du Nord-Ouest, Karine Laleu a réalisé un très beau et intéressant travail d’adaptation pour "Les lépreuses", le dernier roman du cycle romanesque "Les jeunes filles", au titre bien trouvé pour qualifier l’ostracisme, pour ne pas dire plus dans lequel Costals tient la gente féminine.
A la fin du troisième tome des "Jeunes filles", Costals, dépité de voir satisfaites les exigences qu’il posait pour épouser Solange Dandillot, ne peut néanmoins se résoudre au mariage et prend la fuite sous couvert d’écrire enfin son œuvre. Il se réfugie également au Maroc où ses relations avec une jeune autochtone atteint de la lèpre lui font croire qu’il est contaminé et que ces jours sont comptés.
L’occasion pour lui de régler ses comptes avec les femmes ou plutôt cette "engeance" dont le rôle se limite à sac à semence pour assurer la reproduction de l’espèce, cause de tous les maux de l’humanité et de tenter de légitimer sa misogynie obsessionnelle tout en malmenant la pauvre Solange Dandillot.
Face à Pauline de Meurville, toujours exaltée dans le rôle d’André Haquebaut, et Karine Laleu qui prête son visage lumineux et son talent à Solange Dandillot effondrée par les tergiversations de son amant, Idriss se dresse en Costals magnifique dans sa haine de la femme et ses vitupérations fascisantes à l’encontre de l’autre sexe.
Ses propos outranciers en font un fantoche qui pourrait prêter à rire s’ils n’étaient énoncés avec cette maîtrise du verbe qu’on ne peut nier chez Montherlant.
Non décidément Costals n’aime pas les femmes ! |