Spectacle musical écrit, composé et mis en scène par Herman Van Veen, avec Gaétane Bouchez, Wendel Spier, Silke Mehler et Martine De Kok.

Margaretha Geertruida Zelle est une petite fille hollandaise choyée qui deviendra une femme au destin tragique. Epouse d'un capitaine de vaisseau violent, elle voit son fils mourir empoisonné. Ensuite, elle devient la danseuse de salon dont Colette disait : "Elle ne dansait guère mais elle savait se dévêtir progressivement et mouvoir un long corps bistre, mince et fier."

Adulée, elle voyage dans le monde entier, collectionne les amants gradés, des diplomates, des officiers, des généraux et même un ministre de la Guerreet paiera de sa vie la chasse à l'espionne. Le 15 octobre 1917, Mata Hari est fusillée pour espionnage dans les fossés de la forteresse de Vincennes. Le mythe de Mata Hari est né.

Un mythe et un chemin de vie qui ne pouvait qu'inspirer son compatriote, Herman Van Veen qui, avec ses talents internationalement reconnus, a écrit et composé un spectacle atypique dans lequel le théâtre, la danse, la musique et le chant sont intimement mêlés.

L'histoire de Mata Hari nous est racontée par Anna Lintjes, son inséparable amie de cœur, interprétée avec une émotion et sensibilité rares par l'excellente Gaétane Bouchez qui, au terme d'un plaidoyer qui est aussi une confession, plaide l'innocence de Mata Hari, victime des circonstances et des préjugés, et en appelle à sa réhabilitation.

Une histoire vraie revisitée par la transposition théâtrale, ce spectacle revêt les allures d'un conte politique et musical, oscillant entre réalisme et surréalisme, humanisme et symbolisme. Ponctué d'intermèdes poétiques ou lyriques, Mata Hari c'est aussi la jolie danseuse "exotique" Wendel Spier, très expressive et sensuelle et de fort jolis tableaux qui rappellent les primitifs flamands avec Silke Mehler, comédienne et danseuse, et Martine de Kok pour les parties chantées et jouées live à l'accordéon ou au piano.

Quatre femmes talentueuses pour une histoire de femmes pour un spectacle qui prend une dimension onirique chatoyante dans le beau Théâtre du Renard.

Un ravissement.