Drame d'Henry de Montherlant, mise en scène de Damiane Goudet avec Isabelle Candito, Audrey Chamare, Félicie Fabre, Soizic Fonjallaz, Françoua Guarrigue, Anne Janvoine, Karine Laleu, Aurore Monicard, Clara Montero, Audrey Nobis, Tanya Ridel et Anne-Lise Roland.
Drame antique basé sur un épisode de la mythologie grecque dans lequel Pasiphaé, épouse de Minos, le fils de Zeus et Europe, éprouve une violente passion pour un taureau et sera châtiée pour cette relation contre-nature qui engendrera le Minotaure.
"Pasiphaé" est l’une des rares pièces de Montherlant dans laquelle le personnage principal est une femme dotée d’un caractère fort qui accomplit sa destinée qu’elle sait funeste avec une détermination sans faille, sans plaisir et sans remords parce dit-elle "Je suis ce que je suis et ne veux être rien d’autre".
Et une belle réflexion sur les passions "particulières" chères à Montherlant qui bien qu'ici imposées par des forces supérieures, en l'occurrence le dieu Poséidon, sont librement assumées par des êtres hors du commun.
Pasiphaé c’est Karine Laleu. Ou plutôt Karine Laleu est Pasiphaé, la fille du Soleil qui peut le clamer haut et fort tant elle irradie la salle en clair obscur.
Karine Laleu est d’une beauté et d’une luminosité rares. Grande, sculpturale, une chevelure de jais, une peau de lait, un corps sensuel et vivant. Quand cela se conjugue au talent de la comédie, du chant, de la danse, de la gestuelle, cela tient du sublime.
Dans la remarquable mise en scène de Damiane Goudet, épurée et luxuriante à la fois par le chant du chœur antique qui du chant de la faune à la mélopée proche du théâtre No, qui accompagne Pasiphaé lorsqu’elle se confie à sa nourrice, et l’esthétisme brûlant des danses, la présence et l’incarnation de Karine Laleu opère par magnétisme et imprégnation.
Le spectateur est littéralement médusé, transporté dans un autre univers. A voir absolument.
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