Suite des reformations des anciennes gloires des années 90. Au début de cette faste décennie, The Lemonheads faisaient partie du gratin du rock indépendant américain… D’ailleurs, on oublie parfois un peu vite qu’Evan Dando a composé quelques chansons qui resteront au panthéon de la power pop mondiale.
L’album It’s A Shame About Ray reste une des grosses réussites de 1992. A l’époque, le chef du groupe, au caractère assez instable défrayait surtout les gazettes pour ses frasques (minettes, drogues en tous genres, un peu le Pete Doherty des années 90 en plus beau… D’ailleurs Evan a eu une histoire avec Kate Moss). Bref Dando n’était pas simplement le minet insipide dépeint par beaucoup.
Dix ans après le plutôt réussi Button Car Cloth, Dando revient en super forme, épaulé par Bill Stevenson et Karl Alvarez, deux ex-membres du combo hardcoreux The Descendents…
The Lemonheads alterne cavalcades pop épiques comme sur les énergiques "Black Gown", "Rule Of Three" ou encore l’imparable "Pittsburgh". On retrouve aussi une vieille connaissance de Dando qui a aussi récemment repris du service : Jay Mascis, qui vient chauffer les cordes et pleurer les amplis Marshall sur "No Backbone" et "Stev’s Boy".
Quelques morceaux plus apaisés "Let’s Just Laugh", "Baby’s Home" jolie ballade country démontrent qu’Evan Dando reste un excellent songwriter. Le Dando vieillit donc très bien.
À bientôt quarante ans et revenu d’à peu près tout, il signe un album digne de ses meilleurs et ce sans sombrer dans la redite nostalgique. |