The Automatic. 4 garçons issus d’un village au nom évocateur, Cowbridge (Pays de Galle), décident très tôt (16 ans) de s’extirper d’une vie supposément toute tracée et monotone ("the automatic life"), en prenant la sortie de secours musicale. Pas con.
Tout s’enchaîne très vite. En 2004, Robin Hawkins (chant et basse), James Frost (guitare et chant), Alex Pennie (synthé/claviers, percussions, hurlements) et Iwan Griffiths (batterie) enregistrent quelques démos maisons et filent sur les routes. Mai 2005, le producteur Richard Jackson du label indépendant B-Unique Records (Kaiser Chiefs) les repère. Juin 2005, le contrat est signé. Fin de la même année, l’enregistrement de leur 1er album Not accepted anywhere est lancé après une tournée au côté de The Ordinary Boys et Hard-Fi.
Voilà une bien jolie histoire, mais qu’est-ce qui fait de The Automatic un groupe aux aspérités méritant un réel intérêt ? N’est-ce pas un énième groupe d’ados persuadés d’avoir trouvé la bonne formule, que l’Angleterre nous met encore entre les pattes ? Pourquoi alors, devrions-nous nous intéresser à cette formation plutôt qu’à une autre ?
Et bien simplement parce qu’ils nous en ont mis plein la vue à la Boule Noire, lors du dernier festival des Inrocks.
Pas franchement disposés après les prestations intéressantes mais dépourvues d’originalité, données au préalable à la Cigale par Boy Kill Boy et autres Kooks, nous faisions face à 4 jeunes anglais ayant tout à prouver.
Dès les premières notes du set, une agitation diabolique et plus que convaincante fait rage sur scène. Nos petits yeux de fans se remettent soudainement à briller.
Pour l’anecdote, nous avions l’impression que l’ami Johnny Rotten s’était réincarné en la personne d’Alex Pennie (claviers) avec sauts de singe enragé, chœurs hurlés, yeux exorbités, allers et venus incessants de part et d’autre de la scène… une attitude punk que seul Forward Russia avait réussi à insuffler à cette année passée.
Bref, retrouver cette énergie sur disque était une réjouissance… en théorie. Oui, car malheureusement la puissance musicale et physique de la scène ne s’y retrouve pas totalement. Normal me direz-vous, c’est un disque.
Not accepted anywhere a malgré tout beaucoup de force et de rage, le total "no ballads" concept. Ils se décrivent d’ailleurs eux-mêmes comme un groupe "electro-disco-metal-rock". Pour le disco, le doute persiste, mais pour l’electro-metal-rock, "Rats" ou encore "By My Side" en sont une parfaite illustration. L’appellation pop peut aussi trouver sa place avec "That’s what she said" aux accents Hard-Fiens (l’influence de la tournée à leurs côtés ?), "Raoul" ou encore "Monster".
Côtés références musicales justement, les 4 teenagers revendiquent celles de Muse, Blur, Ash en passant par Radiohead, Jarcrew ou encore The Blood Brothers. Les White Stripes auraient pu être ajoutés à liste à l’écoute de l’intro de "Raoul"…Des influences éclectiques et puissantes prenant tout leur sens à l’écoute du disque.
Le bémol, finalement, ce sont les hurlements d’Alex Pennie largement sous mixés sous bons nombres de titres, "You Shout You Shout You Shout You Shout" par exemple.
Mais cela aurait-il suffit à faire revivre la folie du live ?
Séance de rattrapage prévue le 18 janvier prochain devant la scène de la Maroquinerie. |