Quel est votre sentiment de jouer à Rock en Seine, en tant que seuls
représentants de la France ?
On est ravis, heureux, flattés. La vie est belle.
On avait déjà fait la première édition, en 1997,
au Parc des Princes, donc on est un peu habitués aux tentatives de festivals
à Paris, on nous appelle toujours, nous, on est ravis de venir. C’est
génial le site est bien, le matériel technique est vraiment top,
c’est très confortable.
Vue l’affiche pensez-vous que ce festival va enfin décoller
?
J’espère ! Je suis allé faire un tour dehors,
il y a beaucoup beaucoup de monde ! Ça se remplit, je suis étonné
car c’est quand même un mercredi, et je pensais que les gens viendraient
plus tard, après le boulot.
C’est un jour comme un autre, pour vous ?
Ben non, ce n'est pas un jour comme un autre, c’est un jour
de concert, où on doit jouer 40 minutes, ce qui est peu, pour Tanger,
on a l’habitude de jouer au moins le double ! Donc ça va être
très concentré, très condensé.
On a envie de donner ce que notre musique donne habituellement, de l’énergie
aux gens, une énergie la plus positive possible.
Comment avez-vous choisi les morceaux que vous allez interpréter
?
C’est comme un album de Tanger, c’est une petite histoire
qu’on a envie de raconter aux gens. On a privilégié la dynamique,
on ne peut pas faire s’étendre les morceaux comme on a l’habitude
de le faire en concert (parfois une chanson peut durer 10-15 minutes), là
il n’y aura pratiquement pas de blancs dans le concert. On est obligés
d’enchaîner tous les morceaux, d’ailleurs on n’en fait
que huit.
Quel est votre titre fétiche ?
"Attendre", le nouveau single de Tanger.
"Le petit soldat" a été censuré en France
à la télévision et à la radio. Ça vous fait
quoi ?
Ça m’a fait chier, ça m’a mis super en colère.
Je ne comprends pas qu’il y ait une censure là-dessus, c’est
une chanson qui fait le point sur comment on fabrique les hommes sur cette terre,
en leur mettant des guns assez vite dans les mains, je pense qu’il fallait
le dénoncer. Maintenant comme ça tombait en même temps que
la guerre, les radios, qui sont un peu réticentes dans ces moments-là,
ont décidé ni plus ni moins de ne pas le mettre en playlist, donc
il est un peu mort-né ce titre, mais c’est un petit soldat clandestin,
puisque ça a été aussi un des titres les plus téléchargés
en MP3 pendant trois semaines. Il a eu sa vie malgré tout. Ceux qui voulaient
l’entendre l’ont entendu.
Connaissez- vous les autres groupes qui jouent aujourd’hui à
Rock en Seine ?
Non, on ne connaît pas beaucoup de gens personnellement. Mais
on en aime beaucoup : PJ Harvey, évidemment, qu’on attend avec
impatience, Beck, Massive Attack…
Comment vous intégrez-vous par rapport aux autres styles de rock
ptésents à Rock en Seine ?
La palette sonore de Tanger n’est pas si éloignée
de celle des autres groupes. C’est à peu près la même
pour tout le monde.
On est les seuls français. Il y a peut-être aussi une différence
culturelle… On est influencés par Brel, Piaf. Il y a en nous cette
part-là qui doit échapper un peu aux autres, sauf peut-être
aux belges de K’S Choice, qui doivent aussi être touchés
par ça, même s’ils chantent en anglais.
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