Textes de Noëlle Chatelet, adaptation et mise en scène par Yann le Gouic de Kervéno, avec Thérèse Roussel.
"La femme coquelicot" est un des volets de la trilogie de Noëlle Châtelet consacrée aux différents âges de la femme.
Marthe a 74 ans. Elle est veuve, veuve d'un mari insipide, a l'âge des tisanes et des goûters avec ses petits enfants. Même si elle appartient à la catégorie des cheveux blancs ou du troisième âge, elle est vieille. Lui reste simplement à patienter dans l'antichambre de la faucheuse. Du moins le croie-t-elle jusqu'au jour où elle rencontre un vieux monsieur. Félix, l'homme aux mille écharpes.
Et voilà que se réveille la jeune fille romanesque, la femme coquelicot fauchée en pleine jeunesse par un mariage de raison et une vie sans surprise, la belle endormie dans l'attente du bonheur de l'âme et de la joie des sens révélée par son amour. Marthe renaît à la vie.
La réussite de ce spectacle tient à un trio exceptionnel : Noëlle Châtelet qui a assuré l'adaptation de son roman en un monologue éblouissant de grâce, d'humour et d'humanité, Yann Le Gouic de Kervéno qui a élaboré une mise en scène impalpable et la comédienne d'une sensibilité rare, Thérèse Roussel.
Thérèse Roussel est d'une beauté sublime et a un immense talent. Lumineuse, elle irradie la scène de sa métamorphose de chrysalide ténébreuse en odalisque flamboyante. Et quand pour enfiler sa robe coquelicot, elle dévoile son buste nu, son corps à "la peau douce d'être usée, d'avoir frotté contre le temps", une vague d'émotion vous submerge.
Décidément non, l'amour et la beauté n'ont pas d'âge. |