Comédie dramatique de Tom Kempinski, adaptée par Jean-Claude Grumber, mise en scène par Antonia Malinova avec Charlotte Rondelez et Philippe Ivancic.
"Encore une histoire d’amour" bien sûr mais quelle histoire d’amour ! Un amour atypique, incertain, inespéré et roboratif qui va naître à distance entre un auteur dramatique anglais agoraphobe, obèse, vivant en autarcie entre tocs et bouffées d’angoisse, devenu incapable d’écrire et une jeune comédienne américaine souffrant d’une grave maladie neurologique à la recherche d’un sens à sa vie.
Et ce, sans pathos, sans mélo, avec un réalisme sans concession ni voyeurisme. Car Tom Kempinski s’est inspiré de son propre passé névrotique pour créer le personnage masculin et use d’une plume qui ne verse pas l'angélisme, fait fi du politiquement correct, même l etrivial au pathétique, bref appelle un chat un chat, sans pour autant verser dans l’hyperéalisme caricatural ou larmoyant.
Tout sonne juste et c’est émouvant et drôle, parfois grave, toujours plein d’espérance, comme la vie.
Les sensibilités se heurtent, les échanges sont vifs et les sentiments malmenés avec en fil rouge les chansons d’Elvis Presley, de "Love me tender" à "Don’t be crual" en guise d’intermèdes.
Dans la mise en scène très percutante d’Antonia Malinova qui prend à bras le corps ce putching ball téléphonique, les deux comédiens Charlotte Rondelez, à la sensibilité à fleur de peau, et Philippe Ivancic, magistral qui manifeste une "carrure" théâtrale exceptionnelle, sont tout simplement époustouflants dans ces rôles tout en tension et humanité.
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