Sur
le papier, Alice Texas est ce que l'on pourrait appeler un super groupe. En
effet, homis mademoiselle Alice Schneider, les 3 autres musiciens ont déja
largement fait leur preuve auprès des Go Betweens, de Sonic Youth ou
de Nick Cave. Autant dire que même si le premier album était autoproduit
et que le second est enfin distribué correctement chez Fargo, nous n'avons
pas affaire à quelques amateurs délurés qui s'essaient
au rock n'roll.
D'ailleurs ici il n'est pas question de rock n' roll mais plutot d'ambiances
tendues et sombres. Basse et batteries lourdes mais pas envahissantes, guitares
oscillant entre folk et blues, un peu acoustiques, un peu slide. Pas de quoi
foutter un chat ; certes, ce n'est pas une découverte mais Sad Days est
un album très bien exécuté.
Alice Texas est comparée à PJ Harvey (elle lui ressemble un peu
physiquement) et le morceau d'ouverture "South of Heaven" n'a rien
a envier à la tension de "Dry" de PJH. Mais au fil de l'album,
c'est un autre nom qui me revient a l'esprit, Barbara Gosza. Cette façon
de chanter le folk américain, ces intonations dans la voix ramène
a la brune oubliée comme sur "Where I'd become".
Des guitares plus électriques et moins statiques, une basse plus grasse
mais nous sommes pourtant dans un univers qui est proche de "Beckett and
Buddha" et c'est encore plus proche sur "Sad Days".
Avec "Run to you" on revient navigueur du coté de la hargne
de PJH, pour repartir vers les flots torturés de Nick Cave sur "Coney
Island".
Certes, Sad Days n'entrera ne sera pas consacré meilleur album de l'année
mais vaut largement plus qu'une petite écoute. |