Jean-Laurent Cochet, comédien et metteur en scène, enseigne l’art dramatique depuis plus de 40 ans. A côté des cours traditionnellement destinés aux élèves, il a créé des cours publics d’interprétation dramatique qu’il a intitulé "les "Master Classes" à destination du public passionné de théâtre pour lui donner un aperçu du travail des comédiens et du nécessaire apprentissage de la lecture des mots des grands auteurs classiques.
Après "Les Hivernales", voici "Les Printanières" dont la première est consacrée à Marivaux. A raison d’une périodicité mensuelle, il propose au public de venir assister en direct, dans la salle du Théâtre Pépinière Opéra, à la répétition de scènes par ses élèves.
Ces Master classes connaissent un tel succès qu’elles se déroulent à guichets fermés devant un public attentif et fidèle. Attentif à l’envers du décor en quelque sorte qui lui permet d’apprécier le rôle du professeur, et la manière dont s’effectue la passation du savoir, à la manière de Jean-Laurent Cochet.
Car Jean-Laurent Cochet a "sa" méthode. Deux heures durant, ce grand comédien à la culture théâtrale phénoménale, ne se contente pas de dispenser des directives et des satisfecits. Il officie tel un conférencier spontané émaillant ses propos d’anecdotes, de références littéraires, de citations qui éclairent le propos, et rappellent au public le souvenir des grandes figures qui ont voué leur vie au théâtre et contribué à la pérennité des classiques.
Conteur volubile et brillant qui dresse le portrait de Marivaux, le seul grand auteur du siècle des Lumières, "un texte pour oiseau mouche à jouer sur la pointe des nerfs" selon Paul Guth. Jean-Laurent Cochet est d’humeur bucolique en ces beaux jours de février même s’il avoue préférer l’automne et il se montre particulièrement enjoué.
Les indications sont illustrées du geste et de la voix et puis, n’y tenant plus, le comédien reprend le dessus et il se lève pour jouer le personnage.
Avec des mines feutrées de chat du Cheshire, il nous entraîne derrière le miroir sachant à la fois ronronner à l’évocation des savoureuses légendes du théâtre et égratigner les faux gourous et les institutions décadentes.
Pour le public c’est un régal. Pour les élèves c’est non seulement un cours mais aussi une leçon d’histoire du théâtre qui les submerge sans doute dans un premier temps mais qui constituera leurs fondations.
Rendez-vous le 5 mars avec Musset !
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