C'est dans l'arrière salle du siège parisien de Beggars Banquet, assis sur un canapé, un bout de clope entre les doigts, ses albums du moment et un discman posé devant lui, qu'apparaît timidement Zongamin.
Nouveau venu sur la scène musicale électronique, il s'est fait remarquer, voilà deux ans avec deux EPs prometteurs ("Serious Trouble" et "Tunnel Music") qui seront suivis par un album prévu pour très bientôt.
Inspiré par les sonorités électroniques (!) dès son plus jeune âge - la BO de Ghostbusters fut son premier achat discographique -, Zongamin s'est tourné dès l'adolescence vers la basse et refuse l'étiquette d'artiste électronique lui préférant celle de musicien, à ses yeux, hautement plus respectable.
En effet, il avoue que son premier grand choc musical a été de voir, un an avant sa mort, Miles Davis en concert à Londres : il peine d'ailleurs à trouver des mots pour qualifier ce show qui a visiblement changé sa vie. Une des conséquences est probablement cette volonté de se produire live car la musique, selon lui, se doit d'être jouée pour exister.
Sur scène, Zongamin (le groupe) se présente sous la forme d'un quintet (un concert est d'ailleurs prévu pour le 26 avril 2003 au printemps de Bourges) et Zongamin (le frontman) avoue ne jamais avoir envisagé de se produire seul avec sa basse en utilisant des samples ou en les élaborant au fur et à mesure comme Joseph Arthur.
Questionné sur l'origine de son nom, l'intéressé reste
assez évasif : "Non, ce n'est pas mon nom, c'est celui du projet
et c'est aussi celui du groupe". Quant à sa signification, il sera
impossible d'en savoir plus, une simple invention voilà tout.
A propos de sa biographie, on apprend que Zongamin est né au Japon, qu'il a déménagé en 1985 vers l'Angleterre pour suivre des études d'art, puis dans divers quartiers de Londres au gré de ses employeurs et que son virage vers la musique électronique lui vient d'une passion pour les beats. Concernant son pays d'origine, il estime en être resté éloigné depuis trop longtemps pour se sentir vraiment concerné par l'activité artistique et musicale plus particulièrement.
En plus de réaliser les pochettes de ses disques, Zongamin n'a pas pour autant arrêté ses activités de dessinateur dans la mesure où il continue d'exercer ses talents parallèlement à sa carrière de musicien sans pour autant songer à franchir le cap pour se lancer dans la réalisation d'animations pour ses éventuels vidéo clips.
Son premier album éponyme (prévu pour le 25 mars 2003), sera de la même veine que ses précédents EPs car enregistré à la même époque, c'est à dire dépouillé de chant à l'exception d'un seul titre où un de ses amis a prêté sa voix.
Ses aspirations actuelles sont dans un certain sens un peu éloignées de celle de l'album qui doit sortir et il envisage, dans le futur, d'octroyer une place plus importante aux voix (idéalement avec Siouxsie Sioux, une de ses collaborations rêvée).
Les contraintes horaires de notre monde civilisé reviennent au grand galop et sonnent prématurément le glas de l'interview pour cause de train à prendre pour Londres. Dommage, quelques questions resteront en suspens mais cette entrevue aura au moins permis de mettre en lumière une personnalité intéressante et surtout une démarche sur laquelle nombre d'artistes électro feraient bien de s'étalonner.