Nés au Québec en 1977, les matchs d’improvisation théâtrale ont été importés en France depuis une vingtaine d’années. C’est cette année la vingtième saison de la LIFI , qui pour l’occasion a réuni les plus grands improvisateurs francophones et décernera le 9 avril, la palme du meilleur "jouteur" d’improvisation théâtrale.
Un arbitre inspiré, des improvisateurs en grande forme, des pantoufles bien en main (pour corriger un arbitre ou des joueurs incompétents) et un carton au bout des doigts (pour voter), il n’en faut pas plus pour passer une très bonne soirée à l’Elysée Montmartre !
Pour ceux qui n’ont jamais assisté aux impros (et on doute qu’ils soient si nombreux que cela, lorsque, d’un seul homme, la salle reprend certaines paroles de l’arbitre !) c’est une plongée dans un univers plus que sympathique.
Hymne entonné au début de la partie, mi-temps, arbitre sur le terrain sifflet au bout des lèvres et tour d’échauffement : en avant pour deux heures de matchs fiévreux ponctués par deux entractes (la langue bien pendue des « athlètes » mérite un tant soit peu de repos !).
Sur une patinoire entourée de gradins, l’arbitre hargneux et sévère mène son petit monde et siffle quand bon lui semble les fautes. Aux questions des joueurs, il répond avec malice, raille leur mode opératoire et essuie les pantoufles du public, assisté par deux comparses chargés, mains sur les hanches, du bon déroulement de l’opération et du décompte des votes.
Improvisation mixte (les deux équipes ensemble) ou comparée (l’une après l’autre) avec un thème tirée au sort, un nombre de joueurs limités, une catégorie particulière (libre, chantée, à la manière de …) et une durée définie qui donne droit à une déclamation en chœur du public : "Deux minutes, ho la la !", voila les ingrédients de l’impro.
Les jouteurs, assistés de leur entraîneur respectif ont droit à vingt secondes de réflexion avant de débuter. Coup de sifflet, c’est parti, et gare à eux si ils discutent entre temps sous peine de subir les foudres de l’arbitre.
C’est le début d’histoires époustouflantes, de mimes improbables et de chants inspirés…
Les performances ne se valent bien sûr pas toutes, le hasard et la spontanéité dirigent ses artistes, plus ou moins inspirés selon les thèmes et les équipes. Mais on est surpris par cette capacité étonnante de chacun à jouer et s’inventer au fur et à mesure du temps et de son partenaire. Trouvailles surprenantes, répliques grotesques ou fous rires ne manqueront pas de venir étayer cette soirée.
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