Deux ans après Les animals, Mano Solo remet le couvert avec sa huitième galette (dont deux live), In the garden. Dans un format plus resserré autour de trois compères musiciens (Fabrice Gratien, Daniel Jamait et Régis Gizavo), Mano nous offre un pur album de chansons.
Plus simple et direct que ses deux précédents albums studios, Mano Solo revient à la guinche n'roll et au format guitare / piano / accordéon et confirme qu'il est un auteur / compositeur / interprète à part dans le p'tit monde de la chanson. Les instruments acoustiques et le faux calme de l'album sont trompeurs. Mano Solo est punk, faisant sienne la devise "do it yourself".
L'histoire d'In the garden n'est pas banale, son auteur ayant fait le choix de produire lui-même cette nouvelle bouture. Car il est question ici d'un véritable choix et non d'un choix par défaut. Lançant une souscription, Mano Solo convie le public à devenir un acteur/spectateur privilégié de cette nouvelle aventure, contribuant ainsi financièrement à l'album (notamment pour la communication) et découvrant en avant-première des titres et des vidéos sur l'excellent site web de l'artiste.
In the Garden voit donc le jour, en mars 2007, fruit d'une longue histoire entre Mano et son public. Ce nouvel album s'inscrit également dans une démarche militante, l'artiste souhaitant associer le public et le mettre face à la réalité de l'artisanat du disque.
Avec cet album Mano Solo revient à plus de simplicité. Composé dans un esprit de groupe, In the garden est selon moi le p'tit frère de la Marmaille Nue, premier album sorti en 1993. On retrouve un Mano Solo mordant à souhait. La voix du monsieur toujours aussi accrocheuse nous fait vibrer. La guitare, quant à elle, se laisse parfois séduire par la fée électricité comme sur "Les petits carrés blancs" et l'accordéon nous emporte avec bonheur comme sur "In the Garden", ouverture magistrale de l'album.
La machine est lancée et nous ne souhaitons pas l'arrêter. Nous nous laissons alors embarquer par Mano et sa bande découvrant avec plaisir les parterres magnifiquement fleuris de leur jardin ("No future", "Aimer d’amour", "Les endurants"...).
Sans chichi ni fioriture, Mano Solo nous livre un album direct, efficace, instinctif et mélodique. Après avoir laissé de côté les deux derniers albums du bonhomme, c'est avec plaisir que je me promène dans ce jardin musical qui accompagne l'arrivée du printemps. |