Sur la pochette de son album, Lynn teeter flower, Maria Taylor a l’air de s’ennuyer. De ne pas y croire. L’envie de faire de la pop pour filles un peu sages, avec le piano a papa. L’américaine du Nebraska a beau être signé sur le prestigieux label de Saddle Creek, rien n’y fait, la sauce ne prend pas.
Lynn Teeter flower possède cet indéfinissable parfum américain qui donne à chaque mélodie l’impression d’être tirée d’une B.O blockbuster pour adolescent obèse errant dans les MALL des Etats-Unis à la recherche de son prochain T-shirt XXL des Red Hot Chili Peppers. Dans le meilleur des cas…
Maria Taylor, sans la brusquer, est l’image même de ces fossés culturels, transatlantiques, qui font qu’un album américain a toutes les chances de s’échouer sur les plages de Normandie sans avoir toucher le sol français. Positivisme mièvre ("The ballad of Sean Foley", tout de même écrit avec Conor Oberst de Bright eyes), romantisme d’amoureuse en manque de rêve érotique, Lynn teeter flower sent bon le désodorisant après une transpiration douteuse.
Comme une alternative à Jewel, pour ne citer qu’une star américaine évoluant sur le même registre. "Replay", avec sa batterie qui rentre à 0.30 seconde, relève un peu le niveau, le remonte au moins au niveau de la mer, en ne parvenant pas à arracher l’étiquette qui gratte dans le col tant cet album reste affilié aux USA d’amérique. Et à cette incroyable facilité à rester bloqué sur les Beatles depuis près de 30 ans lorsqu’il s’agit de faire de la pop.
Car "Replay" n’est qu’un pastiche pro-Beatles fade et terne. Pire, "Smile and wave" ressemble à du Benjamin Biolay de centre commercial. Dans le même registre, autant choisir Laura Veirs.
Sorte de Vincent Delerm à cheveux longs, Maria Taylor inspire la compassion, à défaut d’imposer le respect. On sent l’envie d’aller expérimenter quelques pistes sur "Irish goodbye", et la faiblesse du refrain gâche encore une fois le désir qui commençait à monter. Un gâchis perpétuel renforcé par une production lourde et prétentieuse. Une production américaine.
Un disque sans âme. A offrir à la cousine naïve qui croit encore que l’avenir se dessine sur 51 étoiles cousues sur un drapeau. |