Les Volcaniques de Mars, voilà un festival capable de réunir sur une même affiche des groupes de tout style, de tous pays et de tout âge. Le festival auvergnat faisait encore une fois escale à la Coopérative de Mai, l’occasion de découvrir en live les prestations de John Cale, des Klaxons accompagnés pour l’occasion des jeunes Twisted Charm et des fanfares De Kift et 17 Hippies.
Un festival particulièrement attrayant donc qui nous offre la chance de voir sur scène une légende, John Cale. Accompagné de trois excellents musiciens (bassiste/batteur/guitariste), l’ex-Velvet Underground va délivrer pendant environ deux heures des chansons de son répertoire, plus ou moins connus, plus ou moins étranges mais particulièrement intense.
Voilà un bon avant goût de son Circus Live, double CD accompagné d’un DVD sillonnant les plus grandes chansons du producteur de l’album éponyme des Stooges (entre autre).
Mais revenons à ce concert du mardi 12 mars, à la Coopérative de Mai de Clermont Ferrand. 21heures pétantes, John Cale et ses musiciens envahissent la scène.
Après une chanson très expérimentale où le gallois joue avec sa voix et son synthé accompagné de nombreux effets, le multi-instrumentiste rentre dans le rang et va jouer pendant plus de deux heures des titres à la fois calmes et subtils, agressifs ou rageurs.
Le maître du rock progressif avide de nouvelles inventions sonores livre un set aussi parfait que divers, enchaînant passages au synthé, et à la guitare, aussi bien électrique qu’acoustique, passant de titres dépouillés à des morceaux où les solos de son très bon guitariste, sage musicien énervé sur un instrument qu’il maîtrise à la perfection, font partir les chansons dans un délire musical.
Le batteur impressionne et étonne par la même occasion, tout comme le bassiste troquant quelques fois sa quatre cordes pour prendre possession d’un clavier.
John Cale ne maîtrise pas uniquement ses instruments, mais aussi sa voix, malléable et puissante à souhait.
Le participant de l’aventure Trash Palace troque sa guitare pour son violon pour un "Venus In Furs" encouragé par les applaudissements d’un public hélas peu nombreux, mais terriblement enchanté d’assister au concert d’un si grand musicien.
Un magnifique concert, à la fois doux et brutal ; ce John Cale est décidemment indémodable et irremplaçable.
Une soirée en compagnie d’une légende du rock’n’roll est dure à oublier, et celle là le sera particulièrement.
Dans la série tête d'affiche, le festival accueillait le vendredi 16 mars la nouvelle sensation du moment, débarqué encore une fois d'outre-Manche, les bien nommés Klaxons.
L’ouverture des hostilités par les très jeunes londoniens de Twisted Charm ne fait qu’allécher une fosse que les vigiles ont déjà du mal à contenir.
Pendant une poignée de titres (dont le très prometteur "Happy Alone"), le quatuor délivre son électro/rock avec panache et assurance, défendant ainsi leur EP "Boring Lifestyles".
Touche d’originalité, le groupe compte dans son rang un saxophoniste, et le résultat est pour le moins étonnant.
Une première découverte qui fait office d’apéritif donc avant un plat de résistance plutôt corsé.
Les lumières de la grande salle de la Coopérative de Mai se reteignent pour la deuxième fois de la soirée, les quatre Klaxons font leur entrée, des statuettes Bibendum sous le bras.
Voilà le public particulièrement jeune dans leurs poches, et leur set ne va pas démentir cette impression.
Dans une atmosphère complètement folle, les Klaxons débutent avec "The Bouncer", tout de suite enchainé par leur single "Atlantis To Interzone", rallongé pour le live. S’en suit une tripotée de singles ; de "Gravity’s Rainbow" au B-side "Hall Of Records", de "Magick" à "Not Over Yet".
La musique des anglais se révèle être encore plus pêchu en live que sur "Myths Of The Near Future" (c’est vous dire) ; la Rickenbacker frappe fort et juste tout comme la batterie, le synthé sonne à la perfection, tout comme les riffs puissants lâchés comme des rugissements par la Fender verte de Simon Taylor-Davis.
Les titres s’enchaînent une vitesse impressionnante mais hélas, ce n’est pas une impression ; 45 minutes auront suffi aux Klaxons pour mettre le public de la Coopérative de Mai KO, bien que celui en redemande vivement, en vain.
Un set beaucoup trop court hélas, mais ces quelques chansons nous auront permis de voir que le groupe a passé haut la main l’épreuve du live et n’a pas été calibré uniquement pour les radios FM.
Un concert qui aura séduit les fans de la première heure autant que les mauvaises langues.
Soirée de clôture du festival ce dimanche 18 mars, avec deux fanfares : les hollandais De Kift et les allemands 17 Hippies.
19h30, les huit musiciens de De Kift s’emparent de la scène du club de la Coopérative de Mai.
Une formation impressionnante de multi-instrumentistes, mélangeant les styles comme les âges (un retraité derrière la trompette), qui impressionnera un public de plus en plus nombreux pendant une heure, tant par sa sympathie que par sa technique.
Le groupe que l’on avait déjà pu voir dans la même salle avec les Têtes Raides présente ici son prochain album, le deuxième en France.
Trombone, tuba, trompette, basse, guitare, batterie et autres percussions sonnent en cadence, accompagnés par les diverses voix et chœurs chantant en hollandais, en français ou en allemand. Un réel combat écologique,
Une complicité évidente entre les membres du groupe, un réel désir de communication avec le public ; De kift est un groupe sympathique et agréable, bien que sa musique cuivrée soit bien trop souvent répétitive.
Les mêmes airs reviennent régulièrement, mais le public est tout conquis à la cause de ce groupe hollandais issu de la vague punk de années 80. Un concert lassant à certains moments, entrainant à d’autres. Mais c’est indéniable, De Kift est un bon groupe.
Puis vient le tour des 17 Hippies.
Formation variable de musiciens professionnels ou amateurs, pouvant compter dans ses rangs jusqu’à 30 musiciens, les 17 Hippies distille et écume les salles de concerts, festivals et même cafés berlinois. Un joyeux bazar musical mélangeant la musique de bal, les mélodies de l’Est et la tradition Klezmer.
La formation mixte mélangeant les styles comme les âges se présentent ce soir en "petit" nombre (plus d’une dizaine tout de même).
Accordéon, guitare, hautbois, banjo, contrebasse, violon, violoncelle, trompette, tuba, ukulélé : la liste des instruments représentés ici serait bien trop longue à dresser.
Le public apprécie le spectacle avec engouement et curiosité. L’occasion de découvrir en live les morceaux du dernier album en date Heimlich, ainsi que des précédents comme le très bon "IFNI".
Un set nourri d’applaudissements et de bonne humeur, pour un concert qui devrait rester dans les mémoires des amateurs de fanfare, ainsi que des curieux.
Après plus d'une semaine de festival et de beau temps, il est temps pour les Volcaniques de Mars de se retirer et de laisser place au triste spectacle des giboulées de mars. |