Pour clore, en quelque sorte, le cycle des "Printanières" des Master Classes de ses Cours Public d'Interprétation Dramatique, et ce qu'il pensait être les dernières de la saison 2006-2007 - mais c'était sans compter sur leur succès et la demande insistante du public - Jean-Laurent Cochet a proposé ce lundi 2 avril 2007, sous le titre "Théâtre, je t'adore !", emprunté à un livre d'un de ses maîtres, Sacha Guitry, une soirée particulière sous forme d'un cours-spectacle en hommage au théâtre et aux grands auteurs qui ont écrit sur le théâtre.
Ce cours-spectacle, qui comportait des intermèdes chantés, accompagnés au piano par Philippe Davenet, était l'occasion pour Jean-Laurent Cochet non seulement de proposer aux spectateurs un florilège de textes sur le théâtre et aux élèves une vraie prestation scénique mais de dispenser à ses élèves un cours sur le métier de comédien proche d'un cours de déontologie.
En effet, de la philosophie du métier de comédien à la fin de carrière en passant par l'interprétation et le moment mystérieux du voyage qu'est la représentation théâtrale pour le comédien, il dévoile quelques unes de ses réflexions sur ce qui doit être, avant tout, une passion et le processus mystérieux, que certains auteurs ont abordé.
De plus, le programme de cette soirée est judicieusement présenté avec comme fil rouge le parcours du comédien, de ses débuts à la retraite avec le rideau de velours corail qui se lève et se baisse.
La soirée commence donc en musique avec "Le rideau rouge" de Gilbert Bécaud et sera ponctuée d’autres chansons ayant pour sujet les comédiens dont "Je me voyais déjà" et "Les comédiens" de Charles Aznavour. Jean-Laurent Cochet lui-même, interprétera la très belle chanson "Les comédiens" de Jean-René Caussimon.
Ce songe que vit le comédien, artisan des métamorphoses qui entraîne le public dans la magie du rêve, est illustré aussi bien par "La laitière et le pot au lait" de Jean de La Fontaine que par des extraits de "L'échange" de Paul Claudel, "Témoignages sur le Théatre" de Louis Jouvet ou le lamento du jardiner dans "Electre" de Jean Giraudoux.
S'il appelle l'attention de tous sur le rôle merveilleux du comédien, Jean-Laurent Cochet n'en méconnaît pas les travers qui guettent ces "étranges animaux à conduire", comme les qualifiait Molière, quand celui-ci devient un cabot emperruqué, un pitre ou un outrancier. D'où des extraits d'"Hamlet" de Shakespeare et de "L'impromptu de Versailles" de Molière.
Et pour l’extrait de "Le comédien" de Sacha Guitry, montent sur scène deux anciens élèves de Jean-Laurent Cochet, deux frères comédiens, Jacques et François Mougenot, dont l’humour pince sans rire et la complicité sur scène sont savoureuses.
Et puis, vient le moment où, l'âge venant, le comédien doit se retirer et Jean-Laurent Cochet évoque, avec beaucoup d'émotion, ce moment en interprétant un extrait de "Deburau" de Sacha Guitry quand il passe le flambeau à son fils.
La soirée s'achève par un joyeux final en chanson chorale, tous les élèves reprenant "Les comédiens" de Charles Aznavour, et chacun se félicite de la programmation prochaine du cycle "Arc-en-ciel" composé d'un triptyque qui se déroulera les 30 avril, 14 et 28 mai, consacré à un florilège d'auteurs classiques et contemporains. |