C'est une foule nombreuse qui fait la queue, ce soir, devant le Grand Rex pour LE concert des trentenaires, j'ai nommé Nouvelle Vague, soirée spéciale, sponsorisée par des marques de vêtements, boissons, radios et télévisions, les différents encarts nous en informent.
Ne connaissant le Grand Rex que comme salle de cinéma, il est étrange de voir des gens avec des bières assis sièges (2 600 places tout de même, excusez du peu) et je suis loin, très loin de la scène, tout en haut il ne reste plus que les 3 ou 4 derniers rangs pour m'asseoir.
Sir Alice, qui ouvrira la soirée, est une des chanteuses de Nouvelle Vague 1 ("Psyche" de Killing Joke) C’est plutôt une performeuse qui se présente, proche de Peaches. Ce qui n'a pas l'air de plaire au public, elle sera copieusement sifflée, conspuée.
Performeuse, le mot n'est pas faible, seule sur scène, avec bande son et boucles, Sir Alice déclame ses textes, tour à tour, habillée en Wonder Woman (elle fait un combat de catch avec une poupée Spiderman), en mariée ou infirmière.
Elle utilise des objets, se met en scène, le tout agrémenté d’un montage vidéo. Le son est résolument underground, sa façon de scander les textes, dure.
La sonorisation n’était particulièrement pas à son avantage et la salle peu coutumière de ce type de performance. Elle mériterait d’être vue dans un lieu plus adapté à son jeu de scène.
A l’arrivée de Nouvelle Vague, le public exulte, les tubes de notre adolescence vont s'enchaîner ... je m'adresse ici aux plus de 30 ans, vous autres, plus jeunes, ne pouvez pas vraiment comprendre.
Au départ le son est plutôt brouillon, et placé tout au fond au plus haut, les voix sont un peu faibles (pour les lecteurs ayant le vertige, évitez à tout pris le balcon, angoisse garantie)
A l’inverse, le son prêt de la scène, semblait trop fort. Mais cela n'enlève en rien sa ferveur au public, composé essentiellement de jeunes femmes, se trémoussant ça et là entre les fauteuils ... pas tous les jours facile d’être chroniqueur.
Les tubes, donc, prennent réellement leur envol sur les Buzzcocks, puis Blondie est le tremplin pour une série imparable.
"Too Drunk Too Fuck" rend les sièges problématiques pour les plus agités.
Mention spéciale à la version reggae de Siouxsie and the Banshees. Un "Sweet and Tender Hooligan" particulièrement émouvant suivra.
Nous aurons aussi droit à une chorégraphie improvisée par des spectatrices proches pendant "Bela Lugosi’s Dead" … mention spéciale également.
"Love Will Tear Us Appart" viendras clôturer le premier set, avec participation dévouée de l’assistance, ce soir on enregistre.
En tout, trois chanteuses et un chanteur guitariste se seront succédés au micro au court de cette soirée.
En guise de rappel, la bande emmenée par Marc Collin et Olivier Libaux, nous gratifiera d'inédits, Gérald Toto entamera seul "Relax", vite accompagné par les plus perspicaces d’entre nous. Viendra ensuite "Sweet Dreams", plus proche des îles ensoleillées que la version originale.
Beaucoup de titres nous ont été joués, pour le plus grand bonheur d’une audience doublement acquise, à la fois par les souvenirs d’adolescence et aussi par leurs équivalents revisités.
La machine tourne actuellement dans toute l’Europe, de Reykjavik à Sydney en passant par Les Sables d’Olonne.
A la sortie, des bons de pré commande de l’enregistrement de la soirée, limités à 300 exemplaires, étaient disponibles. Sans oublier les disques, T-Shirts (un choix incroyable de formes, couleurs …) objets de décoration, badges etc…
Nous découvrons que Nouvelle Vague est aussi une entreprise de marketing bien rodée. |