Sur l’insistance d’un public toujours plus nombreux, Jean-Laurent Cochet n’a pu se résoudre à finir la saison de ses Master Classes, après le cycle "Les Printanières", avec la soirée "Théâtre, je t’adore !", qui se présentait sous forme d'un cours-spectacle en hommage au théâtre et aux grands auteurs qui ont écrit sur le théâtre.
Avec les beaux jours, il propose donc, sous le titre "Arc-en-ciel", un nouveau triptyque consacré à un florilège d’auteurs classiques et contemporains.
Le lundi 30 avril 2007 se déroulait donc le premier volet placé sous le signe du soleil, de l'humeur légère et pleine d'humour pour Jean-Laurent Cochet qui a même pardonné la sonnerie intempestive du téléphone portable de la chère Nicole.
Pour cette master classe, beaucoup d'élèves étaient présents et si au départ, il semblait peu probable de voir toutes les scènes préparées, compte tenu du temps imparti, ce fût néanmoins possible en raison d'un "crû" exceptionnel.
En effet, Jean-Laurent Cochet a été "épaté" par leur qualité et, spectateur séduit et maître ravi, il n'avait souvent que des remarques de détail à formuler pour pousser encore plus loin le travail d'élèves dont certains n'avaient à leur actif que quelques mois de cours.
La soirée commence par le classique exercice de la fable. Place et hommage donc à La Fontaine avec "Le rat qui s'est retiré du monde", "L'ours et l'amateur des jardins" et "La jeune veuve".
Vient ensuite la scène de dépit à 2, entre Cléonte et Covielle, dans "Le bourgeois gentilhomme" de Molière. Qui devient une scène de dépit à 4 car Jean-Laurent Cochet retient cette scène pour l'exercice, difficile et impressionnant, des "chaises théâtrales" qui consiste à faire jouer, de manière enchaînée, le même rôle par plusieurs élèves selon un ordre aléatoire décidé sur l'instant.
Suivront ensuite un extrait de "La folle de Chaillot" de Jean Giraudoux, celui de la tirade "Je suis Irma Lambert", qui est l'occasion d'évoquer Arletty, la scène de la fontaine de "On ne badine pas avec l'amour" de Musset et la célèbre tirade du petit chat de "L'école des femmes" de Molière.
Cette dernière, scène ô combien fameuse mais ardue, donne l'occasion à Jean-Laurent Cochet d'entrer dans le détail de la situation et de l'interprétation. C'est également un moment rare et sublime que de le voir jouer le rôle d'Agnès.
Et le sublime tient du miracle pour le spectateur : devant ses yeux, il n'a plus un monsieur à la barbe blanche mais la candide et ahurie Agnès. Sans décor, sans costume, sans grimage, il est Agnès !
La soirée s'achève avec un très réussi montage d'extraits de "Harold et Maude" de Collins Higgins qui régale le public avec ses personnages hauts en couleur, Harold et Maude, bien évidemment, mais également la comédienne extravagante Rose d'Orange avec la scène où elle se tue quand elle se prend pour Juliette Capulet.
Nous sommes la veille du 1er mai. Au terme d'une attention délicate, Jean-Laurent Cochet sera le premier à offrir au public les clochettes du muguet porte-bonheur.
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