Quel bonheur que d'écouter un nouvel album d'Electrelane. Le plaisir d'entendre un ouvrage toujours bien fait, tout en demi teinte. No Shouts, No Calls ne déroge pas à la règle. C'est un petit bijou de précision.
Encore une fois, ces quatre jeunes filles venues de l'autre coté de la Manche frappent fort et juste. Non pas qu'elles se soient mises à faire un gros son, mais ces petites mélodies agrémentées d'une voix froide, laissent une trace entre vos oreilles.
Si vous connaissez l'album précédent, peut-être vous étiez-vous surpris à fredonner ces petites mélopées, à la sortie d'une réunion, au travail, en vous demandant d'où venait cette mélodie. Pour réaliser bien plus tard que cela venait d'elles, et que cette ritournelle vous avait pénétré bien plus profondément que vous ne le pensiez.
L'entrée en matière de No Shout, No Calls rappelle la recette de la bande de Brighton, tout y est crescendo. Une montée de prêt de quatre minutes, vers une ferveur pop-rock. Ces voix entremêlées, qui se tournent autour, se perdent pour mieux se retrouver sont leur marque de fabrique.
"To the East", archétype de la mélodie qui vous flingue une réunion de travail. Dur d'être efficace au travail avec ces voix entêtante qui ne vous quitte jamais. "Tram 21" résonne comme un hommage à la période psychédélique, on se croirait dans une caricature des années 60. Pleine de couleurs flash, il ne manque que les Chebam, Pam, Plop et Wizz pour se croire projetés dans le passé.
"Between the Wolf and the Dog" débute par une mise en bouche très dure, en comparaison des autres parties de ce disque, puis se grime d'électro pour revenir à une pop plus modérée. Comme si l'équilibre des jeunes anglaises était lié à cette ambivalence de fureur légère et de sérénité acérée. "Five" est de la même veine et reste une des pièces les plus intéressantes de ce dernier né. Tant de tiroirs ouverts et refermés dévoilent les archives musicales des jeunes femmes.
Cet album est un monstre de douceur, tout en discrétion et nuances avec une couleur globalement vintage. Bien sûr on y trouve des ambiances sombres, inquiétantes. Les guitares sont résolument rock et équilibrées par une myriade d'instruments additionnels.
Verity, Emma, Mia et Ros nous servent un excellent album. Encore une fois, les demoiselles nous prennent au dépourvu. Cette nouvelle production est à l'image de leur talent en progrès constant. |