Twisted Charm sort son premier album chez Because début juin, mais on ne résiste pas à l’envie de divulguer le grand secret : le groupe anglais promet de bien belles choses à l’écoute du EP Boring lifestyles.
On est ici loin de la new-rave vendu dans les feuilles de choux, bien loin même du terme générique de groupe post-punk vendu par les attachés de presse.
Car Twisted charm n’est qu’un groupe de rock tout ce qu’il y a de plus conventionnel, une guitare, une batterie et un chanteur. Mais avec quelques cuivres sur les bords et des bidouillages électriques au centre. Voila la différence.
Et lorsque que "Whore" débute, on frissonne, car on n’avait pas entendu cette énergie depuis l’album de Clor l’année dernière, hybride électro-électrique qui regarde tout droit devant lui sans lorgner sur son voisin. Un groupe qui crie dans le micro "Petite fille, sois ma salope" (traduction littérale de "Whore") ne peut être totalement consensuelle, même si l’on sent bien l’intention de choquer le dévot.
L’avantage de Twisted Charm est de mixer ses références (Can, Coltrane, Eno, The Fall) sans tomber dans la révérence. Sur "Twisted ambulance", c’est la batterie martiale qui ouvre le bal avec un saxo déglingué que n’aurait pas renié James Chance. On se demande où ces gamins ont faire leur éducation musicale. Et "Happy alone" prolonge la bonne surprise, Twisted Charm s’avère plus excitant que le rock cockney servi sur un plateau par des anglais blasés du prix de ticket de métro et des fast foods trop chers.
Et le saxo se ballade sur toutes les pistes, on croit, on espère, que l’album sera à la hauteur des espérances, car c’est simplement l’ombre de Roxy Music qui plane sur ce quatuor de charme. |