Un été qui hélas s’annonce plus vieux, mais la sélection de singles pour cet été 2007 est quand à elle rayonnante de talent.
Débutons cette chronique avec The Shins que l’on retrouve en pleine forme avant un été rempli de festivals, sortant en format single le titre "Australia", extrait de Wincing the Night Away, dernier opus du groupe et suite du très bon Chutes Too Narrow.
C’est avec plaisir que l’on redécouvre ce titre enthousiasment, sorte de ballade pop avec un léger côté hawaïen, où la voix de James Mercer berce un auditeur conquis dès la première note de ce charmant "Australia". Frais, doux et entraînant : "Australia" est un bon avant goût du dernier effort du groupe si vous n’avez pas encore savouré ce délicieux Wincing the Night Away.
A écouter d’urgence et à voir en concert au plus vite ; s’en priver serait trop bête.
L’été 2007 marque aussi le retour des excellents Architecture In Helsinki, qui se traduit par la sortie de Places Like This dont les oreilles curieuses en auront déjà entendu beaucoup de bien.
Mais avant l’écoute attendue de ce dernier effort des australiens, nous devrons nous contenter du single "Heart It Races", qui met en bouche de manière admirable les amateurs de la pop sucrée et décalée des Architecture In Helsinki.
A grand renfort de percussions en tous genres, de xylophone ou de guitare, "Heart It Races" est une explosion musicale aussi colorée que parfaite. Accompagnés de quatre autres titres, comme un autre extrait de Places Like This, le très bon "Feather In A Baseball Cap", et trois remix (on connaissait le gout prononcé des AIH pour les remixs avec la sortie de l’album We Died, They Remixed).
Autant vous dire, on est sous le charme.
Sixth Simfoni n’est pas un groupe de hip hop comme les autres.
Composé de deux MCs (Pen_demonium et D Legacy) et du violoniste Simon Vella, le groupe maltais livre un hip hop original et puissant, où les paroles prennent une importance égale à l’aspect mélodique d’une chanson. Les paroles ne se contentent donc plus d’un unique beat comme accompagnement mais d’une partie musicale travaillée avec soin.
Première démonstration de force du groupe avec un premier EP : "D Sixth Simfoni". Huit titres calibrés comme un revolver, influencés par Wu Tang Clan, Tupac ou encore Jay-Z. On ne peut rester indifférent devant des morceaux comme "Spread Your Wings", "St.Passive" ou encore "Sex, Drugs and Violins".
Une bonne surprise ; on attend donc avec impatience la sortie du premier album de Sixth Simfoni.
Après un Sad Disco particulièrement réussi, Rhésus revient avec un single résolument plus pop, "Hey Darling", déjà diffusé par de nombreuses radios.
Et ce single se révèle une véritable pépite ! La basse est lourde, la batterie efficace, la guitare euphorisante, le tout saupoudré par des chœurs complices. Tous les ingrédients qui ont fait le succès de Rhésus sont donc là. Aurélien Marie, Simon Nodet et Laura Rosello réussissent ici un beau tour de force.
L’envie de découvrir la chanson en live est grande et bientôt possible avec la tournée que le groupe doit entamer à la rentrée dans toute la France à l’occasion de la sortie de leur album The fortune teller said.
Bien que ce single soit très calibré FM, Rhésus ne perd pas pour autant son identité musicale en livrant ce très séduisant "Hey Darling".
Et puisque l’on parle de trio, continuons cette chronique single avec Gossip avec son single "Standing in the way of Control", mélange réussie et innovant de punk et de soul.
Emmené par la chanteuse quelque peu rondouillarde (mais qui l’assume plus que complètement) Beth Ditto, les américains nous livre un EP 7 titres qui décline dans toutes les versions possibles "Standing in the way of Control", des classiques "Album Version" au "Radio Edit" jusqu’aux remixs de Le Tigre ou de Soulwax (Nite Version), version qui a grandement participé à l’apparition du buzz Gossip.
La voix de Beth Ditto impressionne toujours autant, la guitare de Brace Paine évoque quelque peu les riffs disco, tout comme la partie batterie assurée par Hannah Blilie.
C’est délicieusement dansant ; "Standing in the way of Control" est donc un très bon single.
Premier extrait du nouvel album du groupe anglais Editors, emmené par le très bon Tom Smith (qui donnerait presque l’impression de tirer les rênes du groupe à lui tout seul tant sa voix focalise l’attention).
Sombre et glaçant, mais aussi un poil brouillon, "Smokers Outside The Hospital Doors" est un single épatant et entraînant. Presque "grand spectacle" par sa basse lourde, ses guitares stridentes et la voix émouvante de Tom Smith. Le groupe a beaucoup évolué depuis son premier album et cela se ressent dans ce single, qui en étonnera plus d’un en sortant des sentiers explorés et débroussaillés par "Munich" et autres "All Sparks".
Espérons que ce single ne soit pas l’emballage d’un album creux… Mais dans ce cas la, "Smokers Outside The Hospital Doors" resterait tout de même une belle surprise.
Manu Chao avait crée l’évènement en proposant le titre "Rainin in Paradize", dernier single de l’ex chanteur de la Mano Negra, en téléchargement gratuit et légal en format mp3 sur son site internet, dans une qualité sonore excellente.
Manu Chao est donc toujours autant engagé, et dans ce "Rainin in Paradize", disponible en Ep 4 titres, ceci se retrouve clairement affiché avec cette chanson très politisée. On retrouve l’ambiance festive auquel Manu Chao nous avait toujours habitué, mais accompagné d’un style musical plus pèchu, avec une utilisation d’instruments électriques plus abondante.
De saison, "Rainin in Paradize" est un single festif, agréable et dansant. On en redemande !
L’année 2007 aura été marquée par le retour de Dinosaur Jr., pilier du grunge et du rock indépendant avec l’album Beyond, et la reformation originale du groupe Jay Mascis/Lou Barlow/Murph.
L’été sera lui marqué par la sortie du single composé des deux titres "Been There All The Time"et "Back To Your Hearth", deux titres tirés du dernier album des américains.
Les cordes de guitare de Jay Mascis fondent sous l’intensité, la basse de Lou Barlow virevolte et les fûts de Murph sont à la limite de l’explosion : on aurait difficilement été plus comblé par cette reformation magique et son talent qui n’a pas pris une ride.
Toutes générations confondues, on ne peut que craquer devant cet excellent single, qui donne plus qu’envie de redécouvrir sa collection d’albums de Dinosaur Jr ou de Sebadoh.
Sur ce, profitez bien de ces vacances musicalement ensoleillées !
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