Dix ans, dix ans de fête de village géante pour fêter d'abord les Terre-Neuvas mais aussi la musique bretonne, puis la musique française et depuis quelques années toutes les musiques. Dix ans d'organisation de ce qui est désormais devenu l'un des plus grands festivals français, où les fameux groupes festifs cotoient les plus populaires des chanteurs français, qui se retrouvent à quelques scènes des découvertes locales. Cette année comme depuis 10 ans, Bobital va résonner pendant trois jours pour le plaisir des milliers de bénévoles qui se relaient pour que la fête de village soit réussie. Cette année, on nous promet une meilleure circulation des véhicules, encore plus de places de campings et une programmation toujours très hétéroclite, critiquée car populaire mais où on peut voir des groupes qui ne passeront pas ailleurs.
Après une découverte du site et de ses deux grandes structures plantées dans la prairie et permettant de faciles transitions entre les concerts, le premier concert démarre sur l'ancienne scène 1. C'est le groupe Amen Birdmen qui est chargé d'entamer les festivités : une petite demi-heure de rock avec chanteur déchainé pour commencer la journée.
Comme prévu et en grande nouveauté de cette année, sitôt le concert terminé, la deuxième scène s'illumine pour accueillir Sandi Thom. Folkeuse armée de sa douze cordes, idéal pour l'après midi de balades en reprises en passant par ses tubes qui resteront un bon moment dans la tête. Toute simple, essayant de parler français, une belle découverte (qui n'en n'est plus forcément une)
Après ces excellents amuse-bouches, Sinclair entame le marathon des têtes d'affiche. Assez rare dans les médias ces derniers temps, le plus rouquin des funkers français propose une relecture de ses tubes devant un public encore un peu parsemé et peut être effrayé par le faux beau temps si instable cette dernière semaine. Gros son, gros solos, très propre mais sans surprises.
Pas de surprises non plus pour la chanson métissée d'Anis, ex-chanteur de l'été, qui nous conte ses petites histoires sur fond de swing. De quoi faire venir et rester le soleil pour tout le reste de la soirée (et esperons le, du week end)
Scène 3, à l'autre bout du site, les BB Brunes apparaissent. Grosses lunettes noires, look à la Naast ou autres bébés rockeurs, c'est du rock garage comme de plus en plus de jeunes font dans leurs jeans slims. C'est efficace mais déjà un peu trop vu.
Les organisateurs avaient anticipé les critiques lors de la conférence de presse : l'invitation des Tokio Hotel, avant même d'imaginer les soucis de changement de date qu'ils allaient imposer, reposait surtout par une belle prestation à Paris il y a quelques mois. Oui, ils avaient reflechi avant de les ajouter à la programmation et ils avaient décidé qu'ils avaient leur place dans un festival ouvert comme les Terre-Neuvas. Il faut dire que malgré leur réputation, c'est quand même un réel phénomene que de voir ces allemands chantant dans la langue de Goethe conquérir les jeunes français. Du jamais vu depuis Nena il y a une bonne quinzaine d'années. Et le résultat, escorté par une ribambelle de gros bras allemands, est une petite heure de bon rock, comme beaucoup de groupes peuvent faire sans attirer autant de groupies. Les looks sont terribles (mention spéciale pour le guitariste qui parvient à imiter à la fois M Pokora par la casquette et un rasta blond par les dreadlocks) mais certains titres sont imparables. Même ceux qui avaient prévu d'envoyer des oeufs finissent par se trémousser.
Après le départ des allemands, laissant une nuée de fans sans voix, retour à la Bretagne pour ce dixième anniversaire du festival qui se voulait être un retour aux sources, un retour aux groupes qui avaient permis en 1997 la naissance du festival dédié à des vrais marins. C'est Soldat Louis qui s'y colle en tenant la promesse faite lors de la première édition. "Du rhum, des femmes", même les plus grands fans de rock à guitares ou de chanteurs tenebreux resteront pour écouter ces hymnes populaires sans prétention.
Impossible toutefois de rester jusqu'au bout puisque la scène 3 accueille l'excellent Monsieur Roux qui suit son petit bonhomme de chemin, de bars rennais au deuxième festival francais, d'autoproduction à album national et de critique dans des hebdos du web à plusieurs T dans Telerama. Un chemin sans grosse tête ni empressement pour cet artiste et ses sbires qui font une chanson impeccable. A ne surtout pas manquer s'il passe près de chez vous.
On change totalement d'univers avec Pascal Obispo rarissime en festival. Intro humoristique et nuée de téléphones portables pour immortaliser l'evenement. Le spectacle promet d'être exceptionnel pour les fans mais parfois un peu agaçant pour les autres. Les tubes ou les clins d'oeil se succèdent dans des versions parfois proches de l'autoparodie et à part la supersonique Raison d'être ou l'excellent sketch piquant contre Polnareff (Obispo deguisé en Polna se prétendant "invention par Sony Music en attendant le retour de Polna"), il faut aimer le personnage.
A demain!
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