Incertitude météorologique pour cette édition 2007 des Eurockéennes de Belfort tant la semaine fut pluvieuse et le site de Malsaucy propice aux jeux de boue.
Vendredi, après une matinée fraîche et incertaine, l'arrivée sur le site encore peu peuplé laisse présager du pire s'il venait à pleuvoir : les allées de circulation sont déjà largement boueuses, marquées par le passage des véhicules les derniers jours et on peut déjà glisser sur la pente de la grande scène.
Direction la Logia pour se mettre en jambes avec Hollow Corp, vainqueur du tremplin alsacien. Un horaire plus alléchant aurait pu être réservé aux colmariens, quasi régionaux de l'étape.
Le groupe fait dans le metal. Ca n'a rien de révolutionnaire mais c'est carré, bien en place, et cela reste supportable pour la personne que je suis.
Les poses du genre restent pour moi une interrogation : pourquoi une chaîne entourant le pied de micro ? Pourquoi tant de souffrance dans la prestation pour une musique qui - je l'espère – ne prétend rien d'autre qu'être défoulante ?
En 2006, The Hellbats s'étaient vus contraints d'annuler leur présence aux Eurockéennes suite au décès de leur contrebassiste.
Les voilà à l'édition 2007 à la plage. Le trio joue la simplicité et l'immédiateté d'un rock garage sans autre prétention que celle de passer un bon moment.
Au même moment, premier concert sur la grande scène avec la troupe new-yorkaise de Gogol Bordello.
Dès l'entrée en scène, les accoutrements montrent le panachage des goûts, influences et origines des zouaves.
Il y a tout dans Gogol Bordello : de l'inspiration manouche, du punk, du funk, des influences gipsy, des cordes qui viennent d'Europe de l'est.
Tout ca déménage grâce au frontman qui sied à l'exercice, prenant à partie le public, l'incitant à participer au show. Une belle fête faite de cuivres et d'accordéon.
Au chapiteau, Juliette And The Licks semble avoir gagné en popularité. Juliette Lewis a deux attitudes sur scène : la pose sexy ou le saut survolté. C'est simple, énergique et bien fait.
Le Wu-Tang Clan (10 ? 15 ? 20 personnes sur scène ? ) envahit la grande scène devant des premiers rangs déjà remplis de fans grimés de Marilyn Manson.
Magie des festivals où l'on passe d'un genre à un autre, ces premiers rangs répondent aux flow des rappers très attendus pour cette première journée du festival.
Rapide détour à la Logia pour voir Converge duquel je craignais la performance.
Bien vu, je quitte le lieu après quelques minutes. L'énergie du hardcore ne passe pas à toutes occasions pour moi, à la vue du flux de gens désertant le lieu, je ne suis pas le seul.
Amy Winehouse prend possession du chapiteau en cette terre de rock.
Le public est nombreux, est ce l'heure du rush du vendredi ? Sa voix chaude aux teintes de la Motown rend aussi bien en disque qu'en concert, le son de festival pouvant laisser craindre un gâchis. Reste que pour moi il est difficile d'enchaîner avec Converge.
La grande scène voit ensuite le retour de Rita Mitsouko. L'entrée du groupe se fait sans grande acclamation.
La direction que le groupe a prise avec Variety - comme son nom l'indique - laisse dubitatif et la prestation du duo Ringer-Chichin confirmera les craintes.
Ce n'est plus un groupe de rock branque auquel on a affaire, mais à un groupe consensuel adulte. Adulte, oui, mais plat également. Un échec.
J'attendais ensuite beaucoup de Griots & Gods au chapiteau. Cette réunion de Dalek et des Young Gods, 2 groupes aux univers différents mais précédant du même mur sonore au ressenti physique m'a quelque peu déçu.
Quelques passages noisy ou scandés (rarement) laisse part à de larges plages beaucoup plus ambient ou trip hop. Il manque à cela ce qui plait dans chacun dans deux groupes, l'aspect organique.
Tête d'affiche de la journée, Marilyn Manson envahit la grande scène devant le même parterre d'adolescents qui l'attendent transis depuis le milieu d'après midi. Teints blafards, on n'a plus l'habitude de voir cela ailleurs qu'à un concert de The Cure.
La scène est rougeâtre pour accueillir le sieur Brian, décorée de part et d'autre de chandeliers et bougies comme dans tout show gothique. Le groupe arrive sur scène grimé, attitudes exagérées d'adolescents en mal de vivre.
Le point culminant du ridicule est le micro-poignard de Manson dont le concert débute sur une bluette molassone dont mon esprit ne pourra se défaire par la suite. Tout est trop, ou vide, je ne sais pas.
Il est temps pour moi de m'éclipser de cette première journée où les déceptions auront été les têtes d'affiche. |