A la veille de leur première date à Paris depuis le semi-ratage
de l’Elysée Montmartre en mars 2001, France Inter – via Bernard
Lenoir –, a su profiter d’un day-off du groupe pour organiser
une Black Session en ce 27 mai 2003. Succès phénoménal
pour l’événement avec près de 2500 demandes enregistrées
pour seulement 250 happy few obtenant le précieux sésame.
Lorsqu’à 21h05, après un court flash informatif, le quatuor
de Portland pénètre dans le studio 105 de la Maison de la Radio,
le public retient son souffle : l’instant s’annonce déjà
comme historique, tout laissant à penser que le groupe dépassera
allègrement l’heure réglementaire de prestation. Classiquement,
il se lance dans une version de "Be-in" (ici proche du quart
d’heure) désormais augmentée d’une longue intro.
Il va sans dire que, comme à son habitude, le groupe semble avoir passé
plus de temps à se charger qu’à visiter : Courtney
Taylor (et sa nouvelle coupe de cheveux digne de Robert De Niro
dans "Taxi Driver" ) peinant à s’exprimer entre les titres…
Le show se poursuit dans le même esprit avec la délicieuse "Mohammed"
qui voit la petite Zia agiter vigoureusement sa paire de maracas.
Vient ensuite le premier extrait du nouvel album ("I Am Over It"),
agréablement surprenant par rapport à la version studio, à
la suite duquel Courtney annonce un titre de leur premier album : "(Tony,
This Song Is Called) Lou Weed" , soit un de leurs grands classiques
étrangement mis au placard lors de la précédente tournée.
L’ambiance se fait plus feutrée, des éclairages verts illuminent
la scène, vous l’aurez deviné, le groupe a attaqué
…. "Green" , tiré de leur chef d’œuvre
de 1997, Come Down. Il convient de passer sur le titre suivant du nouvel
album où Courtney semble s’être emmêlé les pinceaux
et arrêté en plein milieu.
Ce dernier se place ensuite derrière un jeu de toms pour "You
Come In Burned" (le dernier titre de Welcome
To The Monkeyhouse) dans une version assez tribale avant d’attaquer
"I Am Sound" une des grandes réussites du disque,
sur laquelle se cristallise l’influence du sieur David Jones.
Le groupe revient ensuite à un répertoire plus ancien avec un
"I Love You" faisant toujours son effet et dont les accords
secs claquent dans le studio.
Passage obligé par la case reprise pour continuer (immanquable quand
on assume ouvertement ses influences 60’s-70’s) avec "Hell’s
Bells" d’AC/DC, déjà immortalisée
en face B de "Bohemian Like You" voilà trois ans.
Après avoir offert pendant un peu plus d’une heure un parfait set
pour les fans (ie. aucun tube mais seulement des titres à ambiance –souvent
ravagés d’ailleurs –), les Dandy Warhols
sortent de leur léthargie pour une deuxième partie de show hautement
jubilatoire.
En guise de transition, le groupe embraye sur une autre reprise à savoir
"Loose" des Stooges dans une version complètement
stupéfiante : l’esprit des mauvais garçons de Detroit est
parfaitement conservé mais le titre semble écrit par Courtney
Taylor, le groupe s’étant complètement approprié
le morceau (la marque des grands). A cet instant précis, Zia s’approche
du micro pour informer que deux chansons restent à jouer.
Et de se tourner vers le public pour exaucer son choix. Devant la faible quantité
de réponses, elle opte pour "Country Leaver" , histoire
de souffler dans son harmonica. Scène de dialogue identique pour le titre
suivant, Courtney choisissant cette fois "Get Off" qui voit
des spectateurs des premiers rangs quitter leur place pour descendre s’agiter
devant la scène. Au lieu de s’arrêter comme prévu,
le groupe enchaîne directement sur "Bohemian Like You"
: l’ambiance dans le studio étant plus proche de celle d’une
surboum que d’un concert. Après quoi, Zia insiste pour jouer leur
nouveau simple "We Used To Be Friends" , qui en plus d’être
un single parfait s’avère d’une redoutable efficacité
sur scène.
Histoire de ne pas se quitter si vite et de finir le concert en apothéose,
Courtney exécute "Everyday Should Be A Holiday" seul
à la guitare devant une salle coite qui n’en croit d’ailleurs
encore pas ses yeux … The coolest band on earth qu’on vous dit !
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