Faisant suite au très récent Year of the Leopard, Roaring the gospel remet en selle le cousin anglais de Malcolm Middleton.
Même physique, même goût prononcé pour le folk qui tue les microbes, James Yorkston présente ici un album, enfin pas vraiment un album, une compilation de faces B et d’inédites.
On peine à trouver qui pourrait être séduit en France par tel objet. Non pas qu’il soit mauvais - c’est même tout le contraire - mais la France n’a jamais été très friande de ce genre de complainte pour troubadour à guitare avec cordes en nylons.
Le français a bien tort, car une chanson comme "Blue Madonnas", joué ici en mode "Wicked game" par Chris Isaak en version banjo a de quoi faire bronzer à l’ombre. Un mélange assez réussi de sentiments et de notes qui se superposent.
Peut-être plus que sur les anciens albums, les compositions de James Yorkston renvoient au travail de Okkervil River et Shearwater. Minimalisme folk et pathos caché derrière les buissons.
La voix de Yorkston est une berceuse ("Seven dreams") qui hésite entre la désillusion et l’onirisme. Un peu de Bert Jansch caché derrière "The hills and the health", et Roaring the gospel devient une surprise étonnante (qui ne vendra pas plus de 1 000 exemplaires en France, on s’en désole encore).
Une reprise de "Song to the siren" de Tim Buckley (Ou Mortal Coil ?!) bien dépression au fond du jardin, et la réputation de Yorkston n’en est que plus aboutie. Un brin poussif par moment. Heureusement "Sleep is the jewel" marque enfin l’entrée d’une batterie - et donc d’un rythme - qui sort l’auditeur de sa torpeur évasive.
Un bon album du dimanche qui donne envie de boire une pinte en réécoutant Year of the Leopard… |